Mauvais karma pour le CAC40, qui s’est brusquement retourné hier, immédiatement après une nouvelle vague de promesses d’une politique monétaire « ultra accommodante » distillées par la très bienveillante BCE après sa réunion.
D’une semaine à l’autre, l’indice de référence de la place parisienne n’aura néanmoins perdu que quelques points et vu comme ça, nous pourrions être tentés de rester dans la lignée ou plutôt la torpeur estivale de ces dernières semaines.
A niveau égal ou quasi-égal, configuration égale et il serait donc logique de reprendre les conclusions de mon avant-dernière analyse, dans laquelle j’écrivais notamment ceci : « tant que le canal haussier (en vert) (tiendra) le coup et tant que la zone de résistance “R” (ne sera) pas vaincue, le sentiment demeurera “neutre”. »
Et de poursuivre : « disons que, pour les jours à venir, tant que les 5 500 points (le petit segment gris pointillé) contiendront les cours, nous parlerons de latéralisation – et donc de force haussière sous-jacente. »
Sauf qu’en réalité, par-delà la froideur des chiffres, la donne a changé…
Au niveau graphique, on garde certes les mêmes repères (la résistance horizontale « R » et le support du canal haussier de court terme (en vert également) ci-après), mais j’adopte désormais un biais négatif, ce pour diverses raisons.
Un franchissement fugace qui appelle une prudence accrue
Tout d’abord, nous sommes peut-être en train d’assister à un changement de psychologie. En effet, depuis quand de mauvaises perspectives économiques (le FMI a encore abaissé ses prévisions cette semaine d’ailleurs) ne font plus monter les marchés boursiers, qui « en contrepartie » spéculent sur toujours plus d’interventionnisme forcené des banques centrales ?! Ce n’est pas ce à quoi nous avons été habitués…
Plus sérieusement, le fait que le CAC40 soit parti pendant quelques minutes en accélération lors de la diffusion du communiqué de la BCE me paraît préoccupant. Plus exactement, l’indice est parvenu brièvement à franchir la zone de résistance « R », mais pour ensuite immédiatement invalider le signal et repasser en dessous.
En termes de trading, cela s’apparente à un « break out fail », c’est-à-dire à un faux signal sur zone clef, avec donc une invalidation rapide.
Par ailleurs, les volumes de la baisse (la pastille orange) ont été importants. Et même particulièrement étoffés si l’on considère que nous sommes fin juillet, en pleine période estivale et qu’en théorie les volumes sont au plus bas à cette période de l’année.
Voilà donc pour le point de cette semaine : toujours neutre entre les bornes graphiques précitées, mais avec introduction d’un biais négatif suite à la suite du déroulement des événements « post BCE ».
Maintenant, il ne faut pas se leurrer. La FED tiendra elle aussi une réunion – bien plus attendue – la semaine prochaine et dans l’hypothèse où elle déciderait de déchaîner les feux de l’enfer sur les marchés obligataires, c’est elle qui fera la loi.
Plus largement, je pense que nous aurons en fin de semaine prochaine une indication sur la façon dont les indices devraient se comporter pour au moins plusieurs semaines.