Fin de semaine particulière sur les marchés puisque ce vendredi est une séance dite des « trois sorcières ». Cela signifie que les institutionnels, hedge funds et autres banques d’investissement qui font, défont et sont le marché vont rouler leurs positions sur produits dérivés (options, marchés futures, etc.).
Ce sont des séances durant lesquelles ces grosses mains sont susceptibles de modifier leur stratégie, pour investir sur tel ou tel marché, dans telle ou telle zone géographique et/ou dans tel ou tel secteur.
A Paris, si les tendances de long terme (le canal bleu sur le graphique ci-dessous) et moyen terme (le dernier canal vert) demeurent haussières sur le CAC40, le fait est que l’indice phare coince toujours sous les 6 100 points.
Nous en avons également pour preuve les deux dernières bougies hebdomadaires (cf. le zoom), dont les mèches hautes montrent qu’à ce niveau (les deux petites flèches rouge), les acheteurs prennent leurs profits ou couvrent leurs positions.
Le ralentissement économique et les répercussions de la pandémie de coronavirus pourraient justifier ces réactions qui paraissent logiques, même si la bonne tenue générale des marchés actions amène à les relativiser. De leur côté, les spéculateurs attendent sans doute des dégradations en série des perspectives, en espérant que les banques centrales continueront d’alimenter la bulle via des politiques monétaires ultra-accommodantes dont elles ont le secret.
Petit rappel néanmoins : le cash donné par les banques centrales ne va pas « ruisseler » dans le tissu économique, mais est utilisé pour spéculer avec toujours plus de levier sur les marchés financiers.
Et quand bien même la FED déciderait d’injecter quelques centaines de milliards de dollars supplémentaires, autant les marchés monteraient, autant cela n’aurait aucun impact ni sur les entreprises chinoises – aujourd’hui au point mort – ni sur les exportations de biens manufacturés, alors qu’Apple et Tesla (entre autres) doivent aujourd’hui faire face à des ruptures de stocks.
Rester couvert
Trêve de digressions, la barrière « de péage » des 6 100 points ne pourra être dépassée que lorsque la pandémie de coronavirus sera officiellement jugulée et que les banques centrales continueront d’accumuler de la dette – une dette qu’elles n’ont pas l’intention de rembourser – pour préparer l’avenir des générations futures…
En vue journalière, on observe que le CAC40 continue de latéraliser dans son range (la dernière boîte violette sur le second graphique), lequel correspond aux derniers reports d’amplitudes (cf. les boîtiers du dessous, qui ont la même hauteur).
Tant qu’il en sera ainsi, je préfère pour ce qui me concerne rester couvert sur le segment du CAC40, en gardant bien en tête que dans ce type de situations (avec, je réitère, une pandémie et des réactions de banques centrales certes imprévisibles, mais qui pourraient avoir une forte incidence sur les marchés actions), l’importance des indicateurs techniques est pour le moins secondaire.
Le mieux selon moi est de « cadrer » le marché et de déterminer les seuils de supports et résistances permettant d’arbitrer les positions, en sachant que ces niveaux de court terme sont calibrés algorithmiquement tous les 150 points (5 700 points, 5 850 points, etc.).
En conclusion, passer à la hausse sous la barrière des 6 100 points présente un gros risque pour un rendement pratiquement nul ; et alors qu’il n’y a pas de signal baissier – même à court terme – mieux vaut me semble-t-il « neutraliser » le portefeuille avec une prise de couverture.
En attendant que la situation se décante, d’une façon ou d’une autre…