En grande difficulté en Bourse depuis de longs mois, au point d’avoir touché un plus bas depuis 1996 fin août et début septembre, la faute à des interrogations persistantes sur la capacité du distributeur à se désendetter, le titre Casino (FR0000125585-CO) est à la noce depuis plusieurs jours. En hausse de 4,1% à 36,85€ vers 15h30, il s’apprête à signer une huitième séance consécutive dans le vert. Un rally – sans jeu de mots – impensable jusque dans un passé très récent…
A en croire nos confrères des Echos, Casino étudierait actuellement la possibilité de fermer ou de céder 20 des 110 hypermarchés de l’enseigne Géant. « Il ne serait pas question de fermeture brutale, mais de ventes (à Leclerc par exemple), d’une transformation en supermarchés ou de mises en franchise », croit savoir le quotidien économique.
Les hypermarchés concernés ont par ailleurs un point commun : tous sont installés dans le nord de la France ou dans des zones en situation de dépeuplement, d’où un Ebit négatif. Un « luxe » que Casino ne peut plus se permettre…
Rallye rassure…
Cette information rassure un peu plus des investisseurs. Ceux-ci qui avaient déjà accueilli favorablement l’annonce en début de semaine par Rallye (NDLR : holding détenteur d’une participation de 51,3% et de 64,5% des droits de vote de Casino) de la signature d’une ligne de crédit de 500 M€ auprès de cinq banques (BNP Paribas, Crédit Agricole CIB, CIC, HSBC et Natixis) à échéance le 30 juin 2020 et sans nantissement sur des titres Casino. Cette neutralisation du risque de liquidité à court terme pour Rallye (et par extension pour toute la galaxie Casino) a été bien accueillie. Le marché y a vu une marque de confiance réitérée des grandes banques.
« Cela va simplement permettre à Rallye de gagner du temps avant ses prochains refinancements […] Ça ne règle toutefois pas le problème de Casino, qui devra générer assez de cash pour payer son dividende. Les cessions d’actifs vont toutefois aider », a de son côté commenté le broker Kepler Cheuvreux, qui s’est entretenu avec le PDG de Casino Jean-Charles Naouri en fin de semaine dernière.
Attendu de très longue date, ce rebond ramène la baisse de l’action depuis le début de l’année à un peu plus de 27%. Elle se paie maintenant sur un PER de 12, ce qui est attractif. La moindre mauvaise nouvelle, par exemple lors de la publication des comptes du troisième trimestre le 16 octobre prochain, pourrait toutefois être lourdement sanctionnée…