Sell May and go away ! Mea culpa pour ce vilain jeu de mots, qui s’apparente à un détournement de l’adage boursier « sell in may and go away » (« vendez en mai et restez sur la touche »), mais la tentation était grande. Le Parlement britannique a en effet rejeté massivement l’accord sur le Brexit la nuit dernière.
La Première ministre Theresa May, qui a eu la très lourde tâche de piloter les discussions avec Bruxelles, se trouve par ailleurs sous le coup d’une mention de censure. Après 17 mois de négociations, elle est en droit de trouver la pilule amère…
Les médias traditionnels ne manqueront évidemment pas de commenter les aspects politiques et économiques de ce vote, mais pour ce qui me concerne, j’aspire d’abord à vous donner le point de vue des graphiques. En d’autres termes, l’opinion des intervenants qui « font » (et défont) le marché.
Or, il se trouve que leur réponse est en tout cas souvent très différente de ce à quoi l’on peut s’attendre; ou tout du moins ce que l’on nous laisse entendre…
A titre d’exemple, vous rappelez-vous qu’avant le vote, il était de bon ton de promettre une déroute économique et un plongeon de l’indice Footsie100 en cas de victoire des partisans du Brexit ?
C’est non sans amusement que j’ai retrouvé ce matin une analyse que j’avais rédigée en mai 2016 et qui tendait au contraire à démontrer, en examinant le dossier sur les plans graphique et technique , que « tout va bien et tout ira bien ».
J’avais vu juste car la réponse du marché a été une progression du Footsie100 de plus de 30% jusqu’à son « top » touché le printemps dernier (le segment rouge). Dont acte !
Dans la même veine, je rédigeais quelques jours après ce « top » une nouvelle analyse (la pastille orange) dans laquelle je pointais un « gros risque de correction ». J’évaluais à 90% la probabilité que l’indice retombe sur la zone de support « S » (le rectangle horizontal vert) située vers 6 700 points, un objectif qui vient par ailleurs d’être touché.
Les premiers signes d’un rebond…
Depuis lors, nous assistons à un début d’un rebond (la pastille bleue), lequel a pris pour appui le support « S » et le support oblique (le segment vert « S.O »), ce malgré les « menaces » inhérentes à la rupture probable des négociations entre Londres et Bruxelles.
C’est un exemple de plus que la lecture des graphiques peut éventuellement se révéler un allié utile pour l’investisseur…
Pour le moment, du côté des « marchés », le « no » du Parlement britannique s’apparente à un non-événement, comme en témoigne le comportement du Footsie100, en léger repli au moment où j’écris ces lignes.
Techniquement, je m’attends à ce que le rebond amorcé sur les supports se poursuive, à tout le moins tant que l’indicateur stochastique restera orienté à la hausse (la pastille jaune).
À moyen terme, la dynamique de fond demeure par ailleurs haussière tant que les supports graphiques susmentionnés tiennent et je ne serais pas étonné par un retour rapide vers la moyenne mobile 150 périodes (« MM150 », en bleu pointillé), c’est-à-dire dans la région des 7 150/7 200 points, ce qui nous donnerait une progression de l’ordre de 5% (petit rectangle horizontal bleu).
Cela risque en revanche d’être un petit peu plus compliqué ensuite, non pas à cause de la situation au Royaume-Uni, mais avec la perspective des élections européennes. Celles-ci se dérouleront fin mai et, au vu de la montée des intentions de vote eurosceptiques et populistes, constituent à mon avis un risque réel pour les indices actions de la zone euro.
On y reviendra en temps et en heure, mais pour l’instant God Saves The Queen et à vendredi pour mon traditionnel point CAC40 hebdomadaire.
Gilles
Theresa May fera face à une motion de défiance dès ce soir