Lorsqu’on évoque Dassault en Bourse, on pense souvent à Dassault Systèmes, mais bien plus rarement à Dassault Aviation (FR0000121725-AM)…
Certes, l’éditeur de logiciels a récemment rejoint le CAC40 avec une valorisation qui s’élève actuellement à près de 28 Mds€, mais celle du groupe aéronautique, légèrement supérieure à 12 Mds€, n’est pas non plus négligeable et pourrait aussi lui valoir une place au sein du prestigieux indice parisien. Le constructeur aéronautique a quoi qu’il en soit un poids boursier supérieur à celui de Valeo, d’Atos, de Veolia Environnement, de Technip ou d’Accor.
Se considérant l’architecte du futur, Dassault Aviation conçoit et fabriques des avions militaires, des avions d’affaires ou encore des systèmes spatiaux… Un savoir-faire unique qui rend le groupe incontournable, même si ses ventes se comptent en unités et que nous ne sommes évidemment pas ici dans le mass market.
S’agissant de l’aviation d’affaires, la société devrait ainsi livrer une quarantaine d’avions cette année, des aéronefs regroupés via la célèbre marque Falcon. Son carnet de commandes s’élève quant à lui à 55 appareils, ce qui lui garantit un chiffre d’affaires pour plusieurs années dans cette division.
Je rappelle en outre que Dassault Aviation a mis fin l’an passé au programme Falcon 5X pour se focaliser sur le Falcon 6X, un avion qui peut se prévaloir d’une autonomie supérieure à 10 000 kilomètres, d’être évidemment plus confortable que son prédécesseur et dont les premières livraisons sont prévues pour 2022.
▶ L’aviation d’affaires retrouve des couleurs
Pour le groupe, vous le saviez certainement, plus le climat économique est bon et plus il engrange des contrats. La réforme fiscale américaine, un sérieux coup de pouce pour les plus aisés, a par exemple permis à l’aviation d’affaires de retrouver des couleurs outre-Atlantique. De même, la récente flambée du pétrole a fait revenir sur le marché les riches particuliers des pays du Golfe.
Lors d’une récente interview, le P-DG de Dassault Aviation Eric Trappier a par ailleurs déclaré qu’il était désormais impossible de trouver des Falcon 7X d’occasion, ce qui suppose que les ultrariches américains, en tout cas ceux qui sont ou seraient disposés à débourser 47 M$ pour un Falcon 6X, vont automatiquement revenir sur le marché du neuf.
S’agissant maintenant du secteur militaire, le carnet de commandes est lui aussi bien garni, avec notamment un contrat de 36 avions avec le Qatar, qui va en quelque sorte prendre le relais de l’Egypte d’ici quelques mois, et un autre avec l’Inde d’ici un an qui porte lui aussi sur 36 exemplaires… Ainsi les ventes à l’export prennent-elles le relais de la France, une belle revanche quand on sait que nombre d’observateurs ont longtemps reproché à l’avionneur d’être incapable de vendre à l’étranger.
▶ Un carnet de commandes bien rempli
Mais Dassault Aviation demeure aussi prophète en son pays. La loi de programmation militaire sur 2025 intègre en effet la livraison de 30 Rafale supplémentaires d’ici 2030.
Au global et au 30 juin dernier, c’est-à-dire à la clôture des comptes semestriels, le carnet de commandes, un indicateur prépondérant dans l’aéronautique, atteignait 2,8 Mds€, un niveau deux fois plus élevé qu’à la même époque l’an passé !
Moyennant quoi, l’action connaît un parcours boursier remarquable depuis le début de l’année avec une progression de l’ordre de 12%. Elle reste certes historiquement chère avec un PER supérieur à 20 et une VE/CA de 1,8, mais cet état de fait se doit d’être relativisé, considérant que Dassault Aviation détient 24,5% du capital de Thales, soit une participation aux cours actuels de l’ordre de 6 Mds€.
Le but n’est bien entendu pas de la céder, mais force est d’admettre qu’elle représente un actif très important au sein de Dassault Aviation, dont je ne serais pas surpris qu’il continue de surperformer le CAC40 avec un retour sur ses plus hauts depuis dix ans, soit au-dessus de 1 700 €. A suivre de près !