Les publications des résultats du deuxième trimestre se succèdent aux Etats-Unis, et force est d’admettre que toutes ne se ressemblent pas. D’une manière générale, elles sont pour le moment assez « moyennes », avec évidemment de bonnes nouvelles, mais aussi de grosses déceptions.
Parmi les flops, Netflix (US64110L1061-NFLX) a lourdement chuté la semaine dernière, non pas à cause de ses comptes financiers, mais en raison d’une baisse inattendue des abonnés aux Etats-Unis et de la faiblesse tout aussi surprenante (ou mal anticipée) du recrutement de nouveaux utilisateurs.
Au bout du compte, le groupe n’a enregistré que 2,7 millions de nouveaux abonnements payants au deuxième trimestre, très loin des 5 millions de recrues sur lesquelles tablaient les économistes.
Or, un tel loupé quand une action se paye entre 95 et 110 fois ses bénéfices (selon les modes de calcul) ne peut que se solder par une sanction boursière salée. Netflix n’a pas échappé à la « règle », le titre ayant cédé quelque 10% après la publication et encore plus de 3% vendredi.
Pour autant, 13% de baisse quand on affiche un PER de l’ordre de 100, ce n’est pas non plus cher payé.
La direction de la société a quelque peu botté en touche et mis la baisse des abonnés sur le compte d’un phénomène de saisonnalité. Il semblerait toutefois que ce soit en premier lieu la hausse du tarif des abonnements qui a poussé les utilisateurs à claquer la porte. Surtout qu’avec ce type de business, si pour une raison ou une autre le contenu des programmes ne vous plaît pas, un simple « clic » suffit pour se désabonner.
Le cas échéant, vous attendez quelques mois pour que le catalogue se regarnisse selon vos goûts et hop, un nouveau « clic » et vous vous réabonnez.
Nonobstant cette limite de taille, la concurrence fourbit ses armes. D’ici quelques mois, des mastodontes Comme Apple (US0378331005-AAPL), Walt Disney (US2546871060-DIS) ou encore Home Box Office vont en effet lancer leur propre service de streaming, aussi est-il à craindre que nombre d’utilisateurs choisissent de déserter.
Bref, au niveau des perspectives, ce n’est guère réjouissant… Et au niveau technique aussi…
Un newsflow inquiétant et une action très chère
A cet égard, Netflix teste actuellement une zone de support intermédiaire (« S.I ») qui se situe vers 315 $.
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La tendance de fond est toujours haussière et est cadrée par deux canaux dont les lignes de support et de résistance apparaissent en pointillés. Le support oblique (« S.O » ) du canal inférieur passe juste sous le support horizontal (« S.I »), donc on pourrait a priori s’attendre à une réaction sur ces niveaux.
Celle-ci devrait néanmoins être de court terme car l’action se trouve sous l’influence d’une série de divergences baissières. Je n’ai fait apparaitre que l’une d’entre elles sur le graphique ci-dessus (« Div B »), celle de l’indicateur d’inertie, sur le Stochastique Momentum Index (SMI).
Nous avons par ailleurs assisté jeudi et vendredi à une forte augmentation des volumes de vente (la pastille orange), mais ce n’est qu’à la fin d’une semaine complète, c’est-à-dire vendredi prochain, que l’on saura s’ils continuent (ou pas) d’être aussi étoffés.
En conclusion, une valeur qui se paye 100 fois les bénéfices, qui déçoit lors d’une publication trimestrielle et dont le chiffre d’affaires futur pourrait pâtir de l’arrivée de nouveaux concurrents de la taille d’Apple ou Disney, mieux vaut passer son chemin, sauf à jouer un coup de trading à court terme.
Pour un investissement moyen terme, personnellement, je ne tenterai cependant pas le diable.
Pour être très clair, c’est uniquement si l’action retombe sur son support majeur « S » (en bleu et horizontal), dans la région des 240 €, que je me poserai éventuellement la question d’un achat (sur signal) pour jouer un rebond de court terme.
Bonne séance à tous,
Gilles
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