Le pinacle de la crise du coronavirus est-il déjà derrière nous, en tout cas sur le plan boursier ?
C’est en tout cas la thèse du broker JPMorgan, lequel estimait fin mars que le marché américain avait probablement « touché le fond ». Début avril, sa compatriote Morgan Stanley arrivait à la même conclusion, imitée il y a quelques jours par Goldman Sachs.
Nous avons donc trois courtiers parmi les plus respectés au monde qui arrivent à la même conclusion et tous ont un horizon de placement similaire, c’est-à-dire autour de 12 à 18 mois. Reste que si Wall Street a de leurs points de vue mangé son pain noir à long terme, il serait bien étonnant qu’il ne traverse pas l’une ou l’autre zone de turbulences à brève échéance.
A en croire le responsable de la stratégie actions de Goldman Sachs, David Kostin, il y aurait même moins de potentiel à la hausse qu’à la baisse ces prochaines semaines. Telle est également mon opinion et je distingue pour ma part deux risques majeurs d’ici l’été.
Gare aux secousses de et à court terme
Pour commencer, la saison des résultats trimestriels sera bien entendu émaillée de multiples avertissements sur résultats et autres abaissements de perspectives. A quel point le ralentissement est-il acté ? Les investisseurs l’ont-ils « pricé » au-delà du deuxième trimestre qui vient de débuter ?
Ensuite, le nombre de cas de Covid-19 continue de s’inscrire en forte hausse aux Etats-Unis, pays devenu ces jours-ci le plus touché au monde à en croire les données officielles. Il serait bien étonnant au regard des courbes observées dans les autres pays et des mesures d’endiguement prises par les autorités compétentes que le pic soit atteint dès cette semaine… D’autant que comme je le rappelais le mois dernier, le système de santé américain n’a rien à voir avec le nôtre.
En cas d’absence de couverture médicale (ce qui, vu son coût élevé, est le cas d’une grosse partie de la population), il faut ainsi débourser plusieurs dizaines de milliers de dollars pour prétendre à être soigné du coronavirus. De quoi relancer le débat au sujet de l’Obamacare, pris pour cible par Donald Trump dès le début de son mandat…
D’un point de vue graphique, le S&P 500 poursuit quoi qu’il en soit la reprise haussière amorcée depuis la fin du mois de mars. Pour autant, je pense que l’on va vite « arriver dans le dur », c’est-à-dire la région des 2 800/2 900 points, qui correspond à la zone de retracement de 50/61,8% de Fibonacci de l’ensemble du mouvement baissier antérieur (visible en rouge ci-dessous).
Et avec des volumes en baisse (cf. la flèche noire descendante en partie basse de graphique), je crains que la reprise actuelle soit uniquement d’ordre technique. En d’autres termes, alors qu’une figure en drapeau/biseau ascendant est probablement en train de se former (voir les pointillés noirs), une nouvelle rechute vers les récents points bas pourrait à mon sens survenir dans le courant du printemps.
Une « bonne » alternative aux restrictions de l’AMF ?