Le Brexit a créé une onde de choc sur la planète Finance. Je ne vais pas revenir sur ce point déjà très commenté depuis vendredi dernier. Par contre, je veux attirer votre attention sur certaines sociétés encore plus touchées que d’autres, parce qu’elles exercent une part non négligeable de leur chiffre d’affaires au Royaume-Uni.
Groupe Eurotunnel : -20%
C’est bien sûr le cas d’Eurotunnel (FR0010533075), en recul de plus de 20% par rapport à son niveau d’avant le Brexit (Philippe Béchade vous en avertissait dans un papier intitulé « C’est l’heure des soldes sur Eurotunnel ! »). Ce fameux Brexit risque d’entraîner une baisse de l’activité économique à destination du Royaume-Uni. Un mauvais point pour la société Eurotunnel, surtout si, en plus, survenait une délocalisation des emplois de la City vers Francfort, Dublin et Paris.
Bien sûr, la baisse de la livre nous arrange, nous Français, quand nous devons nous rendre dans la « Perfide Albion », selon l’expression. Mais ce ne sera sans doute pas suffisant pour freiner le trafic entre la France et le Royaume-Uni.
Europcar : -16%
Europcar (FR0012789949), avec une baisse de 16%, n’est pas non plus très bien positionné. Le Royaume-Unis représente pour le groupe le deuxième marché, juste derrière l’Allemagne, soit plus de 20% de son chiffre d’affaires. Il peut y avoir un double effet pour la société. Primo, un ralentissement du marché britannique. Secundo, des effets de change négatifs avec la baisse de la livre : la consolidation des comptes en euro va entraîner des pertes de change.
JC Decaux : -11%
JC Decaux (FR0013065182), enfin, n’est pas non plus épargné, même si sa baisse n’est « que » de 11%… Déjà, en avril, le patron du groupe expliquait qu’il y avait un attentisme lié à la tenue du référendum sur le Brexit. Le démarrage du contrat londonien, prévoyant notamment le déploiement d’un millier d’écrans de 84 pouces dans les abribus de Londres, souffrait d’un retard conséquent avant même l’annonce des résultats du vote.
Sopra Steria : -15%
Pour finir, citons Sopra Steria (FR0000050809), en recul de 15%. Cette société informatique réalise 29% de son chiffre d’affaires au Royaume-Uni, qui est son second marché… mais le pire, c’est qu’elle travaille majoritairement avec le secteur public anglais ! Dans cette situation, tout le monde comprendra qu’elle paye un lourd tribut au « Brexit ».