2018 est décidément une année à marquer d’une pierre blanche pour Hermès (FR0000052292-RMS), dont le titre, en hausse de 3,22% ce mercredi dans les premiers échanges, domine à la fois le CAC40 et le SBF120. L’action du maroquinier est une nouvelle fois recherchée à la suite de la publication de comptes semestriels d’excellente facture et s’adjuge un peu plus de 23% depuis le début de l’année.
Après un début d’année en trombe, elle avait logiquement fait l’objet de prises de bénéfices en juin – un mouvement par ailleurs concomitant à son entrée au CAC40 et intrinsèquement lié à une salve de dégradations d’analystes –, avant de rebondir jusqu’à fin août. Le début de mois a ensuite vu Hermès refluer, mais l’action du troisième spécialiste du luxe de l’indice phare (avec Kering et LVMH) est donc encore une fois très entourée en ce milieu de semaine.
Les investisseurs saluent l’annonce avant Bourse d’une hausse de 6% du bénéfice opérationnel courant au 30 juin en rythme annuel à 985 M€, soit une marge en croissance de 200 points de base à un niveau sans précédent de 34,5%. Le bénéfice net consolidé part du groupe affiche pour sa part une progression de 17% comparativement aux six premiers mois de 2017, à 708 M€.
Le groupe, qui avait aussi fait état le 20 juillet dernier d’une augmentation de 5% de son chiffre d’affaires semestriel en données publiées à 2,85 Mds€ (+11% à devises constantes), « dispose d’un tel pricing power qu’il devrait encore dégager une forte rentabilité cette année. Tout laisse en effet supposer que sa marge opérationnelle se situera encore entre 33 et 34% à la fin de l’exercice, ce qui achèverait de faire de Hermès une véritable « cash machine » », prophétisait Eric Lewin dans ces colonnes début juin, mais il se trouve que le groupe est parti sur des bases plus exceptionnelles encore !
▶ Une demande toujours soutenue en Chine
Mon confrère soulignait par ailleurs le caractère élevé des ratios boursiers de la société, dont l’action se payait à l’époque sur un PER de 45, une VE/Ebit de 30 ou une VE/CA de 10, des radios comparables à ceux d’une bulle technologique prête à éclater… « Sauf que ce raisonnement ne tient plus dans le cas de Hermès : l’ultra-luxe trouve de plus en plus d’adeptes dans le monde, grâce en particulier l’enrichissement des classes moyennes dans les pays émergents, la Chine et l’Inde en tête », tempérait-il non sans raison (et d’ailleurs, si vous souhaitez profiter des conseils d’Eric Lewin sur les grandes capitalisations de la cote, découvrez La lettre PEA en cliquant ici !).
Car en dépit d’inquiétudes quant à l’environnement économique de l’Empire du Milieu, où Hermès connaît une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années, la demande semble inébranlable, comme en témoigne la hausse de 15% des ventes du groupe en Asie (hors Japon). De même, ces ratios élevés n’ont in fine conduit jusqu’ici qu’à une consolidation aussi logique que relativement mesurée, avec un titre qui est toujours resté au-dessus des 510€, loin de la zone des 470€ dans laquelle la moyenne des analystes situait sa valorisation début juin 2011…
Last but not least, le management reste foncièrement optimiste. « A moyen terme, malgré le renforcement des incertitudes économiques, géopolitiques et monétaires dans le monde, le groupe confirme un objectif de progression du chiffre d’affaires à taux constants ambitieux », a-t-il ainsi indiqué, ce qui suppose une forte résilience face aux aléas conjoncturels.
Pour conclure, l’action Hermès se paie actuellement sur un PER de 41. Un ratio toujours élevé et qui donne à penser que la moindre déception sera lourdement sanctionnée. Sauf que le groupe, à l’instar de ses pairs Kering et LVMH, évolue dans un secteur qui a le vent dans le dos et n’a plus connu de déconvenues depuis belle lurette.
On ne peut donc exclure une nouvelle poussée du titre dans les jours voire les semaines à venir…
Bonne séance à tous,
Guillaume