Ce soir, nous allons encore assister à un grand show de Banque centrale. Après la BCE la semaine dernière, c’est au tour de la Fed.
Et vu la dernière hausse des indices US (prenons l’exemple du S&P500), les marchés vivent dans l’espoir d’un report de la tentative de normalisation des taux ou de nouvelles mesures (ou non-mesures) qui continueraient à alimenter la hausse des indices.
Eh bien, soyons clair : même en cas de signal positif donné par les marchés américains, je ne passerai pas à l’achat. Ni sur les US, ni (par effet collatéral) sur le CAC. En tout cas, pas à court terme.
Je vous explique pourquoi, mais c’est très simple. Il y a trois raisons à ma décision. Gardons l’exemple du S&P500.
La première raison est graphique.
Le S&P500 évolue maintenant dans un canal baissier (bleu).
Si fin janvier, je me positionnais à l’achat suite au signal technique sur le support, nous sommes maintenant à une encablure de la résistance de ce même canal. À environ 1%. Vous en conviendrez : acheter une résistance n’est pas forcément la meilleure stratégie qui soit…
Réaction positive ou pas du S&P suite au show de la Fed : je n’achète pas (la résistance) tant que le canal baissier est actif.
La deuxième raison est que l’objectif de hausse est en passe d’être atteint.
Cet objectif, je vous en parlais fin février : le S&P mettait alors en place une puissante figure de retournement haussière. C’est un W de retournement et vous en avez le détail dans l’analyse que j’ai publiée à cette époque (Risque haussier sur CAC 40 et SP 500 : un flag et un W), mais vous pouvez le situer sur le graphe à l’aide du rectangle bleu.
Son implication haussière donne un objectif qui était estimé à l’époque à 2 040 points (flèche orange). Et nous sommes ici aussi à environ 1% de cet objectif.
Réaction positive ou pas du S&P suite au show de la Fed : je n’achète pas alors que l’objectif de hausse est en passe d’être atteint.
La troisième raison est technique.
Dans le premier paragraphe, je mentionne un signal technique qui a validé le rebond sur le support graphique.
Eh bien ce signal, c’était l’arrivée en poussé d’une vague d’impulsion baissière de la MACD ayant atteint des niveaux extrêmes.
Ce niveau extrême, vous le retrouvez sur le graphe (le segment vert). S’il a permis le rebond, ce rebond arrive maintenant dans une nouvelle zone de poussée extrême. Sauf que cette fois-ci, petit détail, c’est sur la résistance (segment rouge et pastille jaune).
La même configuration qu’en janvier dernier donc, mais avec une forte connotation baissière en cas de validation.
Réaction positive ou pas du S&P suite au show de la Fed : je n’achète pas alors qu’un signal technique à implication baissière importante est proche, l’objectif de hausse est tout proche d’être potentiellement validé.
Vous l’avez compris, chacune de ces raisons devrait être suffisante pour vous dissuader de passer à l’achat, et quelle que soit la réaction des marchés.
N’ayant pas non plus de signal baissier validé pour l’instant (même si nous en avons un potentiellement très proche), ma stratégie sera identique à celle dont je vous parlais avant l’intervention de la BCE la semaine dernière : ne rien faire, rester neutre, pas de prise de position intempestive et ne surtout pas s’emballer à court terme, au risque de se prendre une nouvelle porte de saloon.
Avec un peu de recul, ce n’était pas si idiot que ça.
Le plus important dans cette histoire, c’est comme d’habitude de ne pas avoir de préconçu, tout en disposant d’un plan de trade avec niveaux et des signaux techniques clairs pour intervenir rapidement.
Pour le reste et pour vous aider à patienter, je vous livre un résumé en avant-première et exclusif du speech de Janet.
Bon, ben… c’est pas terrible. Mais c’est pas mal quand même. De toute façon, si on n’avait rien fait ça serait encore pire. Et puis ce n’est pas clair.
Des fois on a des signes de reprise. Des fois non. Alors, on ne sait pas. De toute façon, si cela ne s’améliore pas, ce sera la faute des autres (l’Europe et la Chine). Et dans le cas contraire, si cela finit par avoir un impact positif, ce sera la preuve que nous avons bien géré le coup.
Mais ne vous inquiétez pas. On a fait nos calculs et ça devrait bien se passer. Et si ça ne va pas, on interviendra encore. Et encore. Mais pas maintenant. Peut-être plus tard. Faut que l’on discute entre nous parce que l’on n’est pas tous d’accord. Mais on surveille les niveaux hein ! »
Ce que Michel Audiar aurait sans doute résumé par « On est gouverné par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis ».
Ah !
Bonne journée,
Gilles
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