La Chine revendique une hausse de +6,9% de son PIB en 2017, soit 0,2 point de pourcentage de plus qu’en 2016 et 0,7 point de plus que prévu par le FMI il y a 1 an. Mais le FMI ne pouvait pas prévoir que Pékin déciderait d‘injecter presque deux fois plus de crédit dans son économie qu’en 2016, et que cela se terminerait par l’injection de 450 Mds d’équivalents dollars au cours du seul mois de janvier 2018 – soit une masse monétaire représentant quasiment 4% du PIB.
Sur une année, ce serait déjà énorme, mais sur un seul mois, c’est vertigineux, même s’il faut considérer que janvier compte double en prévision d’un mois de février où l’activité du pays chutera de presque un quart pour cause de festivités du Nouvel An (l’année du Chien a débuté samedi soir).
La Chine prétend avoir bénéficié du dynamisme du commerce international, d’un rebond de +7,9% de ses exportations (en dollars) en 2017 puis de +7,8% de la consommation des ménages, avec une forte demande dans le secteur des services. Mais malgré le tsunami de crédit déversé par la PBOC en janvier, les experts du FMI prévoient un ralentissement de la croissance vers 6,6% en 2018 et 6,4% en 2019.
Aujourd’hui, les médias américains se focalisent sur la Corée du Nord, l’Iran mais les enjeux économiques majeurs pour les Etats-Unis se situent du côté de la Chine, avec plusieurs escarmouches douanières (surtaxation de l’acier chinois par Washington) qui pourraient préfigurer une guerre commerciale ouverte avec Pékin. Jim Rickards vous en a parlé dans ses articles, ici et ici.
Ce qui nous apparaît étonnant, c’est qu’ils n’envisagent pas un seul instant que la bulle du crédit et des créances pourries puisse exploser alors que Pékin injecte désormais 10 Yuan pour créer 1 Yuan de PIB supplémentaire. Une telle stratégie enverrait n’importe quel autre pays droit dans le mur de la dette. Mais comme il s’agit de la Chine, ce pourrait être « droit dans la Grande Muraille » !