Dans une note datée de ce jour, Didier Saint-Georges, le stratège le plus écouté de Carmignac s’inquiète du rythme de progression de l’endettement en Chine et du risque de dépréciation du yuan.
La Chine danse sur un volcan, et le monde de la finance lui sert de cavalier
Alors que le pays est déjà en pleine crise de surinvestissement, la Chine représente à elle seule 25% des investissements mondiaux (ce qui sous tend une vitesse de développement quasi supersonique)… et Pékin ne semble pas décidé à sortir les aérofreins, du fait de la casse sociale pouvant en résulter.
Et contraindre la demande interne du fait d’une soudaine poussée du chômage pourrait créer un choc récessif.
Alors Pékin va continuer de prétendre que tout va bien, que les banques font face à une niveau de créances douteuses qui demeure « gérable »… et va laisser filer l’endettement du secteur privé chinois, déjà passé de 140% du PIB en 2008 à 240% en 2016 à 300% dans un proche avenir.
En effet, le rythme de la croissance du crédit est actuellement compris entre +16 et +20% l’an, en regard d’une croissance qui s’étagerait entre +3 et +5% selon le degré d’optimisme des uns et des autres.
D’où la question : Imprimer 5 yuan pour créer 1 yuan de PIB et 4 de dette, ça va pouvoir durer combien de temps comme ça ?
Didier Saint-Georges semble penser que cela peut « tenir » encore quelques trimestres… mais nul ne sait – et lui le premier – à quel moment la confiance risque de se désintégrer.
Il reconnaît – et c’est sa propre expression – que « la Chine danse sur un volcan »… et nous ajouterons que c’est le monde de la finance tout entier qui lui sert de cavalier.