Encore une histoire de bulle ! (mais une vraie cette fois-ci, car nous allons parler de limonade).
Le cynisme des « brasseurs d’argent » n’a pas de limite. Mais après tout, ils ont bien raison tant le réservoir d’imbéciles desquels ils tirent leur fortune semble d’une profondeur infinie.
Voici une parfaite illustration de ma vidéo quasi prémonitoire de mercredi (intitulée « blockchain of fools »). En effet, un petit fabricant de limonade baptisée « Long Island Iced Tea Corp » vient de se rebaptiser en « Long Blockchain Corp ». Il a également réservé le nom de domaine associé www.longblockchain.com. Appréciez au passage la finesse du jeu de mots qui affole les logiciels lexicaux utilisé par certains hedge funds : la longue bloc chaine.
Le limonadier ne réalise pas 1 seul dollar de chiffre d’affaires à base de cryptodevises ou de bitcoins Il n’exploite nullement la moindres technologie blockchain. Mais il vient d’annoncer qu’il créait une filiale qui « se concentrera désormais sur l’exploration et l’investissement dans des opportunités qui exploitent les avantages de la technologie blockchain, dans le cadre d’un changement d’orientation stratégique ».
Les charlatans de la blockchain
Je ne doute pas que « Long Island Iced Tea Corp » comptait parmi ses effectifs des contingents de jeunes « geeks » fans de limonade. Mais aussi certainement des « hackers » épris de l’esprit d’indépendance de la firme envers Starbucks ou Coca Cola. Sans compter une brochette d’informaticiens de pointe sortis du MIT embauchés pour compter au plus juste les palettes de bouteilles de limonade sortant de l’usine.
Oui, ils nous prennent pour des imbéciles. Ce sont des charlatans de la blockchain. Wall Street devrait les accabler de ses sarcasmes, les ridiculiser sur les réseaux sociaux. Voire même demander la démission du dirigeant Philip Thomas qui abuse de la naïveté des actionnaires.
Mais en fait non. Wall Street héberge en son sein un ramassis de crétins qui ont fait exploser le cours de +500% en 24h. Il passe ainsi le milliard de capitalisation. Pourtant son chiffre d’affaires est celui d’une grosse PME locale. Tout ça à cause des « robots traders » qui ramassent à l’aveugle toute action dont la raison sociale comporte les termes « crypto », « coin », « blockchain », « proof of work », etc.
Une limonade dans la blockchain
Mais Philip Thomas et le service juridique de « Long Blockchain Corp » se couvrent contre tout procès en tromperie. Ne les accusez pas d’abus de confiance. En effet, il précise qu’il n’était pas certain que l’entreprise parvienne à mettre au point un logiciel « blockchain » efficace par rapport à son activité de limonadier (ben voyons). Il n’était pas sûr non plus de réussir à passer un accord (ou acquérir) un prestataire compétent capable de lui apporter « des solutions de blockchain, de technologie de cryptomonnaie numérique intéressant les marchés financiers mondiaux ».
Du fût de limonade à « la conquête des marchés financiers mondiaux ». Voilà une fine équipe qui a de l’ambition à revendre. Et qui s’excuse par avance si ses projets n’aboutissent pas !
La bulle de blockchain plus forte que la bulle des dot.com
En attendant, les dirigeants vont faire 5 fois la mise sur leur titre. Ces petits malins auront réussi à faire éclater au grand jour l’insondable bêtise d’un nombre incroyablement élevé de traders et de gérants tombant dans le panneau de la cryptomania comme des élèves de CM2.
La bulle des « dot.com » est ridiculisée à la vitesse du son par la bulle « blockchain » !
Des marchés imbéciles à 1 500% : la démonstration par Longfin
1 commentaire
Cette histoire est a mourrir de rire Philippe.
Ou à pleurer ?
Ou les deux à la fois. ?
Et si seulement c’était un cas isolé ….
En tout cas, merci de nous faire remonter ces petits élans de fin de règne sur les marchés financiers.
Et comme le disais A. Einstein,
“Nous aurons le destin que nous aurons mérité.”
et
“Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue.”
La boucle est bouclée.
Gilles,