En ce milieu de semaine, j’ai souhaité me pencher sur le cas de Schlumberger (AN8068571086-SLB), qui vient de faire état de comptes désastreux au titre du premier trimestre de son exercice, la faute évidemment à la pandémie de Covid-19 et au déséquilibre du marché pétrolier qui en découle.
Pour faire simple, le groupe a annoncé vendredi avoir déploré une perte nette de près de 7,4 Mds$ sur la période et va procéder à une importante restructuration de ses activités, non sans casse sociale puisque plusieurs sites de production vont fermer. Des employés vont donc être licenciés et ce sera par ailleurs le régime sec pour les actionnaires, le dividende ayant fait l’objet d’un énorme coup de rabot puisqu’il a été ramené à 50 cents à… 12,5 cents.
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice net a néanmoins dépassé les attentes en ressortant à 25 cents, un de plus qu’anticipé par les analystes, ce qui a provoqué un bond de plus de… 9% du titre à Wall Street en fin de semaine dernière.
Je me garderai ici de commenter cette réaction pour le moins disproportionnée et me bornerai à des considérations d’ordre graphique. En vue mensuelle, on observe que l’action a sans doute touché un premier support (cf. le rectangle horizontal vert + la flèche verte), mais attention car la zone de support est une projection réalisée à l’aide des reports d’amplitude (les flèches noires verticales) et demande donc à être confirmée.
J’ai tout de même souhaité la faire figurer sur le graphique car elle correspond également au passage d’un deuxième support, celui du canal baissier bleu (le segment vert).
Au niveau technique à présent, il apparaît que les vagues d’impulsion de l’indicateur de tendance MACD réduisent régulièrement leur amplitude dans le triangle orange (dit « triangle de compression »). Or, dans 80% des cas, lorsque la MACD arrive à s’extraire de ce genre de configuration, une forte accélération s’ensuit.
C’est en fait la conjonction de ces facteurs graphiques et techniques, et la réaction des investisseurs à la publication des comptes trimestriels qui font que l’on peut s’intéresser à Schlumberger.
Mais s’y intéresser est une chose et se placer à l’achat en est une autre. Et pour ce faire, il faut nécessairement un signal technique validé…
En regardant de plus près comment se comportent les cours, c’est-à-dire en basculant sur l’unité de temps journalière, on s’aperçoit qu’effectivement la zone du support présupposée a donné lieu – pour le moment – à une interruption du mouvement baissier.
Un bon ratio risque/rendement
Les prix pourraient bien être en train de former une figure de retournement (en orange ) dont l’objectif (toujours les reports d’amplitude, les boîtes violettes sur ce second graphique) auraient pour objectif la fermeture d’un gap laissé ouvert à 21 €, attendu que nous sommes ici sur la cotation Euronext de Schlumberger.
Il s’agit donc d’un trade purement contrarien qui vise à passer à l’achat en cas de signal positif délivré par l’indicateur d’inertie SMI (le « Stochastique Mometum Index »), et comme dans tous les trades contrariens, la probabilité de réussite est nettement inférieure à celle d’un trade réalisé dans le cadre d’une stratégie de « suivi de tendance ».
En revanche, le ratio risque/rendement est nettement meilleur et si le SMI donne le signal d’achat escompté, on pourra placer un stop vers les 12,7 €, d’où un risque estimé à un peu plus de 10% en fonction de ce que sera le point d’entrée donné à la suite de la validation du signal du SMI.
Ensuite, si l’action devait valider la configuration de retournement et combler le GAP des 21€, le potentiel serait de l’ordre de 45/47 %. Autrement dit, on risque 10%, mais on peut prétendre à en gagner 45, soit un ratio de 4,5 qui signifie que l’on peut perdre plus de quatre trades d’affilée avec ce genre de configuration et qu’on est « flat » au niveau trading si un seul d’entre eux est payant.
Au cas où les prix toucheraient les 16,15 € (la première flèche noire), remontez le stop au niveau du point d’entrée (ou très proche) afin d’éliminer rapidement le risque de perte financière.
Ainsi, parmi les trades perdants, certains ne le seront que très peu.
Pour finir, garder à l’esprit que dans des stratégies de trading « en suivi de tendance » ou de cassure, le ratio risque/rendement peut être de simplement 1. On gagnera alors plus souvent, mais moins.
A vous de choisir !
Bonne journée,
Gilles