Douche froide pour Amazon (Amazon.com.Inc – AMZN – US0231351067) à la publication de ses résultats trimestriels. Le titre dévisse de plus de 5%.
Je prête personnellement une très grande attention au parcours des stars de la cote américaine que sont Apple, Amazon, Facebook et Alphabet (ex-Google). Ces valeurs ont un peu le statut de valeurs chéries, qui cristallisent la façon de percevoir le monde d’une certaine catégorie d’investisseurs (voir le commentaire à suivre sur le PER d’Amazon). Leur comportement boursier est souvent un indicateur avancé de la psychologie du moment.
Et si elles venaient à se faire malmener en Bourse, l’impact sur l’ambiance du moment se ferait ressentir. Donc, elles sont à suivre de près, ne serait-ce que pour cette raison.
Wall Street déçu par Amazon
Le marché sanctionne-t-il une forte hausse du bénéfice net ? Celui-ci ressort à 252 millions de dollars contre 79 millions un an plus tôt. C’est une multiplication par 3,2. Énorme.
Sanctionne-t-il plutôt une du chiffre d’affaires qui ressort à 32 % ? De quoi faire baver d’envie 95% des valeurs de la cote !
Non. Wall Street en demandait beaucoup plus. Son attente (consensus) tablait sur un bénéfice de 78 cents par action. Et il est ressorti à 17 cents.
En fait, ce sont les investissements et les dépenses opérationnelles qui ont explosé à la hausse (+29% en glissement annuel) et qui sont la cause de cette déception en termes de bénéfice par action. Les analystes, dont c’est pourtant le métier, ne l’avaient pas prévu.
Evidemment, quand une valeur se paie 139 fois les bénéfices (vous avez bien lu : le PER d’Amazon ressortait à 139), il n’y a aucun intérêt à ce que la moindre déception vienne refroidir les attentes. La valeur risquerait de prendre un bouillon.
Cependant, si l’on ouvre un graphe et que l’on cadre un tant soit peu le parcours de l’action, on s’aperçoit que le parcours d’Amazon, aussi exceptionnel soit-il, répond parfaitement aux règles du cadrage graphique par report d’amplitude.
Observez :
Les reports d’amplitude sont mis en évidence par les flèches verticales. On peut constater, une fois de plus, que les réactions des prix les plus intéressantes à travailler se situent sur ces zones de report d’amplitude. C’est-à-dire les rectangles horizontaux.
Le mouvement de consolidation de la semaine dernière est parti pile poil de la résistance « R » et d’une deuxième résistance, oblique celle-ci, la résistance du canal haussier bleu. Les deux résistances se regroupent au même niveau et sur le même timing (pastille rouge).
Les amateurs de Fibonacci apprécieront que certains retracements (qui apparaissent sur la droite du graphique avec les flèches horizontales) correspondent aux niveaux de report d’amplitude qui vont maintenant nous intéresser.
Une dernière chose pour compléter le cadrage
À très court terme, Amazon suivait un canal – extrêmement – haussier. C’est le petit canal vert.
Conclusion de tout ceci
Je n’ai intentionnellement pas inclus d’indicateur technique à cette étude, car il n’y en a pas besoin pour comprendre qu’au vu de la réaction du marché, le support du canal haussier de court terme est en danger.
S’il casse, il ressort que le risque de consolidation se situe sur un retour du support (« S ») dans la zone des 670 $. C’est encore une quinzaine de pourcent à la baisse à la clé.
Une partie des investisseurs devraient modérer leurs ardeurs sur le titre qui est effroyablement cher (PER de 139) et qui vient de décevoir. D’autant plus que le rythme de la hausse s’est franchement ralenti depuis qu’Amazon a, finalement, réussi à faire des profits. Quelle ironie ! Le titre n’étant plus en hausse que de 15% depuis le début de l’année.
Que faire ?
Je pense que l’on va passer d’une dynamique de hausse effrénée à un comportement de range : une phase où la valeur devrait ricocher entre la zone de support et celle de résistance. Si c’est le cas, elle ne montrera plus le même intérêt pour les investisseurs de long terme, mais deviendra extrêmement intéressante à trader à moyen terme.
Donc, si l’on est investisseur de long terme, je pense qu’une prise de profit est pour le moins le plus sage. En ce qui me concerne, je l’attends vers 700 € (le support). Si elle y arrive, alors évidemment, le pronostique du passage en mode range sera confirmé.
En tout cas, cela va être intéressant de suivre le parcours de cette valeur, sans doute un peu trop idolâtrée par Wall Street.