Cher lecteur,
La semaine démarre mal… La tendance reste lourde sur les marchés.
Les indices à la baisse
On commence avec le Nikkei : l’indice japonais a chuté de plus de 3%, au plus bas depuis cinq semaines. Le flight to quality se poursuit avec des investisseurs qui sortent des actifs à risque pour se positionner sur des valeurs refuges comme l’or ou l’obligataire. Le rendement du Bund allemand poursuit ainsi sa baisse, se rapprochant toujours plus du négatif.
Plus largement, les élections législatives en Espagne à la fin du mois et – surtout – le referendum sur le Brexit (le 23 juin) continuent à refroidir les ardeurs des opérateurs.
En attendant la Fed
Et puis… avant ces votes nous aurons, cette semaine, la réunion de la Fed. Même si la décision (mercredi soir) ne fait guère de doute (ce sera un statu quo, pas de hausse des taux), nous allons comme d’habitude scruter les intonations, petites virgules et prises de respiration de Janet Yellen pour tenter d’affiner le calendrier de la prochaine hausse de taux.
Sur ce point, les paris restent relativement ouverts. A ce stade, la probabilité d’un nouveau relèvement du loyer de l’argent est de 23% pour juillet, de 37% en septembre et de 38% sur novembre. Encore une fois, pour Jim Rickards, la Fed ne pourra de toute façon rien faire avant les élections :
« La prochaine réunion de la Fed aura lieu le 15 juin, juste 8 jours avant le vote britannique sur le Brexit. Si le résultat du vote est « quitter l’UE » (pour l’instant, les sondages sont serrés entre les deux issues possibles), ce sera un tremblement de terre financier. La Fed ne voudra pas risquer de provoquer une panique sur les marchés (comme celle de janvier) en relevant ses taux juste avant un vote critique qui pourrait aussi en déclencher une. Le système pourrait s’effondrer en cas de double impact. Donc la Fed attendra.
2016 est une année d’élections et Yellen est une fervente Démocrate. Les récessions pendant les années électorales favorisent le parti d’opposition, en l’occurrence les Républicains cette année. Yellen ne voudrait pas être tenue responsable de l’élection de Donald Trump. C’est une autre raison pour laquelle elle ne fera probablement rien (ou pas grand-chose) jusqu’à décembre.
Il y aurait encore d’autres précisions à apporter à l’analyse, mais vous voyez l’idée. Les forces en faveur du statu quo en juin sont bien plus puissantes que les voix de quelques responsables régionaux. »
Nous attendons aussi la décision de la BoJ jeudi matin. Après les déclarations de plusieurs politiques sur le yen ces dernières semaines (lisez cette brève de Philippe Béchade et cet article de Jérôme Revillier) certains envisagent une action de la Banque du Japon pour contrer l’envolée de la devise japonaise liée à la recherche de refuge (la parité USD/JPY évoluant, par exemple, autour des 105 JPY en ce début de semaine).
Point corporate
Au niveau corporate, Eiffage (FR0000130452) a racheté le groupe suisse Yerly. Selon le Financial Times, LafargeHolcim (CH0012214059) envisagerait de nouvelles cessions d’actifs. La tendance est dure en ce moment pour le secteur du cimentier. C’est d’ailleurs une dégradation de tendance et de configuration graphique que nous jouons, aujourd’hui, dans La Bourse au Quotidien – Pro – j’ai sélectionné un titre qui est prêt pour la baisse. Si vous voulez suivre mes conseils de trade gratuitement pendant 14 jours, c’est par ici.
Les recommandations de broker
Du côté des recommandations de broker, Safran (FR0000073272) s’affichait parmi les plus fortes baisses alors que Bank of America Merrill Lynch a dégradé le titre de « achat » à « neutre ». Scor (FR0010411983) était également à la peine, pénalisé par Crédit Suisse qui a débuté le suivi de la valeur à « sous-performance » avec un objectif de cours situé à 28 €. A l’inverse, on notera que Citigroup et Berenberg ont tous deux relevé leurs objectifs de cours sur Rémy Cointreau (respectivement de 74 à 75 € et de 61 à 65 €). Je vous invite à relire l’article d’Eric Lewin, « Rémy Cointreau : la coupe est pleine ».