Il y a des « oui » qui veulent dire « non », et pas seulement en Chine. Cela se passe juste à nos frontières. Angela Merkel vient d’en faire l’expérience ce week-end.
En effet, les délégués du SPD ont approuvé par 56% contre 44% la poursuite des négociations avec le parti d’Angela Merkel, la CDU (Union chrétienne-démocrate) et son alliée bavaroise la CSU (Union chrétienne-sociale).
Un vote par loyauté
Beaucoup ont voté oui soit par loyauté envers Angela Merkel – certains pour ne pas perdre leur siège en cas de nouvelles législatives. En revanche, l’envie de partager le pouvoir est minoritaire.
Peut-être par lassitude d’ailleurs. En effet, les trois formations ont déjà gouverné ensemble par deux fois, sous la direction d’Angela Merkel, lors de son premier mandat de 2005 à 2009 puis lors du troisième de 2013 à 2017.
Merkel et Schulz sont contestés
Merkel n’est pas la seule à ne pas être soutenue avec conviction par son parti. De son côté, Martin Schulz est contesté par les militants de l’aile gauche. Ces derniers ne voient pas de différence entre l’ex-commissaire européen et la patronne du CDU. Ils sont d’accord à peu près sur tout !
Une bonne partie du SPD estime que le parti doit cesser les compromis (qui s’apparentent à de la compromission) et assumer un rôle d’opposition pour se réinventer.
Angela Merkel désavouée par son propre camp ?
Symétriquement, la direction du SPD s’est engagée à consulter sa base (443 000 militants) en cas d’accord sur un programme commun de gouvernement – autrement dit, un programme des renoncements politiques réciproques. Les derniers sondages indiquent qu’Angela Merkel pourrait également être désavouée par son propre camp.
La vacance politique allemande pourrait se répercuter sur la France
On se dirigerait alors vers de nouvelles législatives. Cela rallongerait la période de vacance du pouvoir (en termes de programme politique). Pour rappel, elle perdure depuis le 24 septembre dernier, bientôt 4 mois.
Et pour Emmanuel Macron, cela repousse d’autant la mise en œuvre d’initiatives franco-allemandes (que Wolfgang Schaüble appelle de ses vœux mais se retrouve bien seul).
Assez cyniquement, la majorité des allemands se satisfait volontiers du statu quo actuel qui leur est plus favorable que de consentir des compromis sur la gouvernance de l’Europe qui avantageraient l’Élysée et Bercy.
2 commentaires
Bonjour Philippe,
Merci pour vos analyses que je suis avec grand intérêts tous les jours.
Sauf erreur de ma part il y a confusion entre les deux parties CDU-CSU et SPD.
D’après moi Merkel est la dirigeante de la CDU-CSU et Schulz du SPD et non l’inverse comme indiqué dans plusieurs de vos articles.
Cordialement.
Samuel
Bonjour,
Votre article et vos commentaires sont confus;le SPD n’est pas le parti de Mme Merkel mais la CDU
D KUBLER