Il n’y a pas que les laboratoires pharmaceutiques qui souffrent de la concurrence des génériques. Regardez par exemple Guerbet (FR0000032526-GBT), un spécialiste des produits de contraste créé en 1926.
Le groupe subit en effet de plein fouet le lancement par le célèbre conglomérat américain General Electric d’un générique de son produit vedette, le Dotarem, utilisé notamment pour la radiologie IRM.
Les dernières données disponibles prouvent que la concurrence du Clariscan, le générique qu’a lancé « GE » en France, mais aussi en Allemagne, en Europe du Nord et en Europe du Sud, avant une arrivée sur le marché américain envisagée l’an prochain, est redoutable. Certes également affecté par un effet devises défavorable, le chiffre d’affaires de Guerbet a ainsi reculé de 4,3% au premier semestre à 389,6 M€.
Le Clariscan entraîne il est vrai une baisse des prix de l’ordre de 20% sur le segment des produits macrocycliques, que le Dotarem domine actuellement en Europe. Un phénomène classique et surtout un vrai coup dur pour Guerbet, dans l’obligation de se conformer aux nouvelles tarifications pour espérer préserver ses parts de marché.
Par ailleurs, au vu de sa taille considérable, General Electric peut s’offrir le luxe de jongler avec ses prix de vente sans que sa survie ne soit menacée, ce qui n’est pas le cas pour les autres acteurs du secteur. De même, le conglomérat américain peut se permettre de ne pas viser une forte rentabilité dans les premières années et de se concentrer dans un premier temps sur le gain des parts de marché.
▶ Trouver de nouveaux relais de croissance
De son côté, Guerbet doit vite trouver de nouveaux relais de croissance. Le rachat en début d’année d’Accurate Medical Therapeutics, une société israélienne innovante dans les microcathéters pour la radiologie interventionnelle, va dans ce sens.
D’une manière générale, le groupe veut aider ses équipes de radiologie interventionnelle à améliorer la qualité des soins dans les procédures d’embolisaton guidées par l’image… Un vaste programme, mais qui ne sera relutif qu’à partir de 2019, date à laquelle les produits seront lancés…
En attendant, 2018 s’annonce comme un exercice de transition, avec au mieux une stabilisation du chiffre d’affaires et une baisse de la rentabilité d’exploitation autour de 14%, contre 16% en 2017.
Et si Guerbet nourrit de grandes ambitions à long terme, avec un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros et une rentabilité supérieure à 20% visés pour 2023, les investisseurs ne sont pas rassurés pour autant et boudent même largement le titre. Celui-ci accuse ainsi une baisse de quelque 27% depuis le début de l’année.
Pas sûr qu’un rebond pérenne soit pour tout de suite sachant que l’action, même en tenant compte de sa baisse récente, se paye sur un PER de 19 aux cours actuels.