Après dix jours de vacances, La Bourse au quotidien est de retour ! L’actualité durant la première quinzaine du mois d’août a été largement dominée par la crise turque, exacerbée par les tensions entre Ankara et Washington, à laquelle j’ai consacré plusieurs articles ces derniers jours.
Alliés historiques, les Etats-Unis et la Turquie ne sont plus – du tout – sur la même longueur d’onde, avec côté américain la demande jusqu’ici vaine de la libération du pasteur Andrew Brunson, actuellement jugé pour terrorisme et espionnage, placé fin juillet en résidence surveillée après un an et demi de détention et qui encourt jusqu’à 35 ans d’emprisonnement. Côté turc, l’hyperprésident Recep Tayyip Erdoğan réclame quant à lui l’extradition du prédicateur Fethullah Gülen, suspecté d’être l’artisan du putsch manqué de juillet 2016, et qui vit mal le soutien de Donald Trump aux Unités de protection du peuple kurde (YPG), perçues par le président turc comme une émanation du PKK.
Dans ce contexte, la Turquie prospecte afin de trouver de nouveaux alliés. Des investigations d’autant plus nécessaires que la Maison-Blanche a adopté des sanctions économiques, ce dont Ankara se serait volontiers passé alors que l’inflation galope, que les déficits courants se creusent et que la livre turque traverse une période particulièrement trouble.
L’économie semble décidément être le talon d’Achille de Recep Tayyip Erdoğan : à la différence des médias et de la justice, il ne peut pas la contrôler, même si des dispositions ont été prises pour tenter de contenir l’irrésistible décrochage de la devise nationale. Celles-ci n’ont toutefois pas suffi, sans grande surprise, à empêcher les agences de notation Standard & Poor’s et Moody’s d’abaisser leurs notes de crédit en fin de semaine dernière.
▶ Un apaisement entre les Etats-Unis et la Chine ?
Les marchés actions étant fermés cette semaine en Turquie, l’attention des investisseurs se concentrera sur les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, latentes, même s’il est désormais question, à en croire nos confrères du Wall Street Journal, d’une rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping en novembre prochain. Entre temps, le vice-ministre du Commerce Wang Shouwen doit s’entretenir la semaine prochaine avec le sous-secrétaire américain au Trésor en charge des affaires internationales David Malpass.
Cette rencontre émane d’une invitation de Washington, ce qui prouve une fois encore que les tweets au vitriol dont le président américain est friand doivent être relativisés et que Donald Trump n’est, tout compte fait, jamais complètement fermé à la perspective de discussions…
Les opérateurs suivront également de près le symposium de Jackson Hole (Wyoming), synonyme de rentrée des classes et qui sera surtout marqué par les discours des banquiers centraux Jerome Powell (FED) et Mario Draghi (BCE). Ceux-ci pourraient fournir des informations précieuses concernant les politiques monétaires des deux institutions, engagées l’une et l’autre, certes avec des timings et une intensité différents, dans des processus de normalisations monétaires qui requièrent la plus grande vigilance.
« Il sera intéressant de voir le positionnement de la Réserve fédérale américaine après sa dernière hausse de taux et alors que les menaces de guerre commerciale pourraient finir par freiner la dynamique actuelle », résume Jérôme Reviller ce lundi matin. Jerome Powell, dont l’entrée en fonction a été globalement bien accueillie, sera donc une nouvelle fois attendu au tournant, et sa communication avec lui.
Car si les marchés actions restent bien orientés, distiller des éléments précis voire une ébauche de feuille de route est généralement bien perçu par les investisseurs, lesquels n’aiment rien moins que l’incertitude…
Bonne semaine à tous,
Guillaume
1 commentaire
Bjr,
Quand la France s’inquiète pour une autre …
La Turquie 7eme économie d’Europe, 15eme du monde, 78 Million hab.
L’économie turque n’arrive jamais de produire assez pour l’industrie et les
consommateurs européens…La Turquie est l’Allemagne du moyen gamme,
à des prix 60% moins chers. …et les produits agricoles, légumes fruits
dix fois meilleurs qualité, mais interdits en UE.
Alors la livre turque si se stabilisera a 30% moins chère, qui vas pleurer?