Tous les jours, et dès 16h00 au 0899 88 20 36* Philippe Béchade analyse pour vous les marchés, les rumeurs qui animent les salles de trading, et vous propose SA stratégie pour profiter ou contrer les mouvements boursiers.
La volte face des marchés à la hausse en début de semaine s’inscrit tout bonnement dans le processus de déferlement de liquidités consécutif au quantitative easing de la Fed.
S’y ajoutaient le 1er février des éléments techniques comme la présence de fonds d’épargne retraite, des rachats de découvert suite au franchissement des plus hauts de la semaine précédente (ou du 21 janvier dernier)… plus quelques bons indicateurs macroéconomiques.
Notamment une hausse des indices d’activité manufacturière de part et d’autre de l’Atlantique. Nous verrons dans ce billet que ce sont surtout les marchés obligataires qui tutoient des seuils du rupture baissière susceptibles de remettre en question le sentiment que les taux vont demeurer éternellement bas…
◊ Les indices européens vivent leur vie indépendamment de l’actualité
En ce qui concerne les dettes du « Club Méditerranée », le dossier n’avance pas d’un iota. La question d’un éventuel « redimensionnement » du Fonds européen de stabilité financière — la BCE prône un renforcement quantitatif et qualitatif — reste en suspens. D’ailleurs, cela n’empêche pas Madrid ou Milan de poursuivre leur rally haussier avec des gains annuels proches de +10%.
En ce qui concerne les pressions inflationnistes, les marchés jugent la menace encore lointaine — quand ils ne la remettent pas complètement en doute. Ils ne s’émeuvent guère de la dernière annonce du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, qui a déclaré qu’il « n’hésiterait pas à relever ses taux d’intérêts, en cas de nécessité, pour contrer l’inflation, même dans une situation de croissance molle. »
Comme en témoignait la clôture à l’équilibre du CAC 40 ou de l’Euro Stoxx 50, les investisseurs avaient déjà évacué ce souci lundi, se ralliant donc au consensus selon lequel la BCE n’agira pas avant début 2012.
C’est à se demander si les marchés établissent le moindre lien entre les émeutes dans les pays émergents du pourtour méditerranéen et l’envol du prix des aliments. Pour beaucoup de commentateurs, les évènements qui s’enchaînent ne sont que la traduction d’une aspiration à plus de démocratie et non un signe de révolte basique contre la cherté des denrées de base et des carburants.
Même la Commission européenne commence à admettre dans ses synthèses économiques que la spéculation engendre un renchérissement artificiel des matières premières et des produits agricoles servant de support à des contrats à terme…
◊ La tension générale sur les taux compte pour du beurre
Les marchés obligataires ont depuis longtemps fait le rapport avec ce phénomène et les taux interbancaires se tendent sans discontinuer depuis le début de l’année… mais surtout, ils viennent d’aligner 16 séances consécutives de hausse à 1,70%, soit une progression globale qui atteint 11% depuis le 1er janvier.
Peut-être faudra-t-il qu’ils franchissent un seuil psychologique — comme la barre des 2% — pour que les opérateurs commencent à s’en préoccuper, mais nous supposons que le débordement imminent des 4,6% par les T-Bonds à 30 ans aux Etats-Unis fera office de signal d’alerte avant que les européens se réveillent.
Pour les indices boursiers, la seule perspective envisagée, c’est l’établissement d’une succession ininterrompue de nouveaux sommets d’ici la fin du premier trimestre 2011. Si nous prenons comme référence l’Euro Stoxx 50 (récemment passé en revue), nous observons déjà une progression annuelle de +8% en cinq semaines à 3 020 points !
Si le consensus le plus largement répandu table sur une performance annuelle de +15%, force est de constater que plus de la moitié du chemin a déjà été accomplie, la tension générale des taux sur l’ensemble de la planète (surveillez de près la Chine) et les troubles au Proche-Orient comptent pour du beurre !
Quelques stratèges vous expliqueront que « les mauvaises nouvelles sont dans les cours » : qu’est-ce que ce serait si elles n’y étaient pas ! Le Dow Jones serait déjà revenu au-dessus des 14 000 points et le S&P 500 pulvériserait ses records historiques de l’été 2007 — bien sûr, puisque la planète a changé mais en mieux depuis cette date… c’est l’évidence même !
◊ Eurotop 100 : gare à la cassure…
Faisons-nous les avocats du diable et admettons que le marché a tout intégré — les bonnes comme les mauvaises nouvelles –, oublions les 25% gagnés par le Nasdaq ou les 20% engrangés par les S&P 500 depuis juin dernier. Concentrons-nous sur l’indice qui s’est montré le moins volatil à la hausse au cours des six derniers mois.
Examinons l’Eurotop 100, lequel n’engrange que +4% depuis le 1er janvier et +8% sur un an quand le Nasdaq 100 s’envole du triple au cours du même intervalle. Quelle est aujourd’hui la situation ? L’Eurotop 100 aligne un troisième test des 2 420 points en l’espace de trois semaines et inscrit sa meilleure clôture annuelle à 2 422 points — après 2 413,5 points le 12 janvier et 2 421points le 18 janvier.
A 2 430 points au plus haut le 2 février en début de matinée, l’Eurotop 100 se situe pratiquement au contact du sommet du canal ascendant moyen terme, lequel transite effectivement entre les 2 435 et les 2 440 points. Les chartistes considèrent unanimement que le prochain objectif serait à 2 550 points, le zénith d’août 2008…
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Va-t-on voir en moins de deux mois l’indice rejoindre l’objectif annuel anticipé fin 2010 ? Nous ne croyons pas à ce scénario idyllique. Trop de chartistes (sinon la quasi-totalité) sont haussiers et ne regardent rien d’autre que leurs graphiques. S’ils plaçaient celui de l’Eurotop 100 juste au-dessus des T-Bonds 2020, ils s’enfuiraient en courant !
Alors dans ces conditions, gare à la cassure d’un support qui pourrait être le plancher annuel des 2 330 points (ou la MM100 qui gravite vers 2 310 points). L’Eurotop 100 aurait vite fait de rétrograder vers les 2 250 points puis les 2 210 points…
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