En un mois, c’est-à-dire depuis le 6 août dernier, le CAC40 a fait très fort, s’adjugeant près de 7%. Chapeau !
Ce même 6 août, je vous soumettais une analyse. Il s’agissait de prendre un peu de recul afin d’essayer d’identifier les zones de support susceptibles d’enrayer l’hémorragie. « Où sont les lignes de défense ? », m’interrogeais-je, alors que l’indice phare de la Bourse de Paris avait entamé une correction marquée.
La ligne de défense susceptible d’enrayer le déclin était la zone de la médiane (l’oblique bleue) du canal haussier, le niveau du CAC ainsi que le timing de l’analyse étant illustrés par la flèche verte qui apparaît au contact du segment bleu.
Aujourd’hui, c’est peu ou prou la même logique qui s’applique, mais à l’inverse. Il se trouve en effet que le CAC40 a fortement accéléré ces derniers jours pour revenir « titiller » la zone de résistance « R » (le rectangle rouge horizontal). Je serai cependant moins assertif dans le contexte actuel, pour la bonne raison qu’il existe un « risque » que la zone de résistance « R » soit passée.
De nouvelles mesures de la BCE pourraient faire décoller le CAC40
Si les conditions économiques continuent de se détériorer (à titre d’exemple, l’Allemagne risque fort d’accuser un deuxième trimestre consécutif de décroissance, ce qui la ferait officiellement entrer en récession), il faudra paradoxalement être méfiant. Car auquel cas, la BCE fera tout – et surtout n’importe quoi – pour tenter de contenir un mouvement pourtant naturel qui anime les cycles économiques. En clair, on peut s’attendre à ce qu’elle force la dose avec une nouvelle avalanche de mesures dites « de soutien » qui pourraient être détaillées à l’occasion de sa réunion de la semaine prochaine.
Si celles-ci devaient être bien accueillies par les marchés, le « risque » que le CAC40 arrive à passer la zone de résistance « R » sera réel. Et en utilisant les projections d’amplitude algorithmiques (les flèches bleues verticales), l’objectif ressort à 6 000 points, soit encore environ 7% de potentiel de progression.
Un deuxième argument qui vient alimenter ma réflexion dans ce sens est que non seulement le marché est déserté, mais qu’au surplus une divergence baissière apparaît à court terme sur les volumes.
Or, ces derniers sont très faibles actuellement, et qui dit volumes anémiques, dit absence de consensus et marché fragilisé.
E si un intervenant majeur (une ou plusieurs grosses banques d’investissement) décident de passer à l’achat pour X ou Y raison en cas de signal technique lors du passage de la zone de résistance affichée dans le graphique ci-dessus, il est clair qu’ils rentreront pour ainsi dire dans du beurre et n’auront pas d’opposition pour contrer leur mouvement.
Hausse des prix, baisse des flux
Comparons maintenant l’évolution des prix avec celle des flux de capitaux, mise en évidence par l’indicateur « On Balance Volume » (OBV). Dans ce cas précis, ce sont plutôt les acheteurs qui prennent (logiquement) leurs bénéfices à l’approche de la zone de résistance hebdomadaire (ici, grosso modo, le rectangle bleu horizontal ci-dessous).
Et si la zone de résistance parvient à être franchie, alors tous les fonds et autres gérants pour lesquels il est important de ne surtout pas se faire distancer par le benchmark de leurs concurrents entreront sur le marché. Même s’ils pensent que c’est une absurdité…
Dans ces conditions, j’aurais tendance à dire que l’on marche sur des œufs.
Beaucoup de choses pourraient se jouer la semaine prochaine avec la réunion de la BCE. Dans une douzaine de jours, ce sera le tour de la FED de faire ses annonces… et probablement de nous expliquer que tout va très bien pour l’économie américaine, mais qu’il est tout de même préférable de baisser les taux, just in case.
Cela peut sembler abject ou prêter à sourire, mais c’est bien cette mentalité qui domine actuellement les marchés.