Retour dans le Futur : avril 2014. Un an déjà. Le Brent cotait alors dans les 110 $.
Les évènements géopolitiques de l’époque (Syrie, Egypte, Ukraine etc…) n’avaient alors AUCUN impact sur le marché, qui lambinait sans réaction autour de cette zone d’équilibre depuis… presque un an.
Et puis soudain : l’attaque baissière – sans doute bien préparée – s’est déclenchée. Le prix du baril s’est effondré pour jusqu’aux 45 $ tout récemment. Un plongeon de pratiquement 60%. Brutal.
En Avril 2014 justement, j’avais pris le risque de vous proposer cette analyse : « Pétrole, ça va bientôt partir ! », qui mettait en avant la constructions de signaux de trading annonçant une prochaine très forte accélération.
Pour bien appréhender techniquement ce très ample mouvement de baisse, je ne peux que vous conseiller de relire cette analyse en intégralité. Mais en résumé, je disais : la rupture du triangle de compression de long terme (segments rouge et vert) et la cassure de la volatilité vont envoyer le Brent sur les 105 $ (segment pointillé orange) et mettre le feu aux poudres – ou plutôt, au baril.
La suite des événements, se lit sur le graphique.
Dernièrement, un rebond a eu lieu à partir du bas récent marqué par les prix, les 45 $. Mais attention : ce n’est, à mon humble avis, qu’un rebond technique de court terme et les niveaux actuels ne représentent pas d’opportunité de trading (en vue long terme).
Le point d’entrée idéal pour se positionner à la hausse avec un minimum de risque se situe un peu au-dessus des 40 $ (le support graphique horizontal, rectangle vert, qui correspond aussi aux objectifs de report d’amplitude (flèches bleues verticales et rectangle verts).
Toutes ces études graphiques et techniques peuvent parfois sembler déroutantes si l’on n’est pas habitué à leur utilisation. Mais il faut garder en tête que les marchés sont sous le contrôle d’une spéculation (souvent irrationnelle) de grandes banques d’investissement qui prennent position sur les marchés futures en s’appuyant sur ces méthodes d’analyse.
Regardez par exemple comment les volumes sur les contrats dérivés ont littéralement explosé à la hausse… pour couler le Brent dans sa dernière vague baissière. Les volumes sur les contrats futures n’ont plus rien à voir avec les « marchés » tels que nous les connaissions jusqu’alors. C’est de la pure spéculation appuyée par les grandes banques d’investissement en quête de terrains de jeux permettant d’engranger du profit.
Une bonne blague de Goldman Sachs
De vous à moi (mais ne le répétez pas), la seule chose qui m’inquiète réellement c’est que Goldman Sachs vient de réviser son objectif de cours à 42 $ (là on est d’accord) contre 84$ auparavant. Et je me rappelle avec une petite larme d’émotion leur recommandation « d’achat fort » en 2008 (le petit triangle rose aux contours noirs), juste avant que le pétrole ne s’écroule vers… 40 $.
Vous comprendrez que cette nouvelle « recommandation » de leur part ne m’inspire vraiment, mais alors vraiment, pas confiance. Même si au niveau graphique évidemment, c’est l’objectif dont nous venons de parler.
Puis, pour commencer la semaine dans la bonne humeur, une bonne blague : savez-vous quand Goldman Sachs a décidé de modifier son objectif de cours justement ? Je vous le donne en mille : au moment où le baril titillait son plus-bas à… 45 $ !
Amusant, non, cette modification des objectifs pile au moment où l’on s’apprête à les toucher ? Accordons tout de même à Goldman Sachs un satisfecit pour son sens de l’humour inimitable.
Revenons à une analyse plus sérieuse :
Pourquoi je n’achète pas maintenant le Brent ?
- Les stocks de brut américains sont actuellement à leur plus-haut et l’OPEP refuse encore de baisser sa production. Ces deux faits, combinés à un affaiblissement de la demande (sans doute un signe effectif et objectif de reprise économique !) ne plaident absolument pas, d’un point de vue fondamental, pour une remontée des prix du pétrole.
- Le point d’entrée idéal, pour un trade, se situe un peu au-dessus des 40$ car il permet non seulement d’exploiter le support graphique mais aussi de placer un stop extrêmement rapproché en cas de signal de hausse (donné par un retournement du SMI).
- En cas de validation du signal, l’objectif de hausse sera, dans un premier temps, la zone des 68/69$ correspondant à l’amplitude de la dernière boîte verte.
Ainsi, on achète le support (sur signal) et on vend sur les résistances ; Dangereux de prendre position entre deux, comme c’est le cas en ce moment.
Enfin, un dernier conseil : même si vous ne le tradez pas, surveillez bien le Brent, car un signal sur ce marché sera aussi, par ricochet, un signal de prise de position sur les valeurs pétrolières de la cote parisienne.
Et celui là, il ne faudra pas le rater ! Encore un petit peu de patience.
En vous souhaitant une excellente semaine.
Gilles,