Le CAC40 accuse une perte d’une cinquantaine de points sur la semaine. Nous l‘avons en effet laissé vendredi dernier à 5 153 points et on le retrouve ce matin vers 5 100 points.
1% de baisse, ce n’est a priori pas bien méchant et valide mon constat en forme d’avertissement de la semaine dernière :
« À court terme entre le support confirmé de la zone des 4 950 points et le pivot (le segment violet) vers 5 250 points, le CAC risque de rester très nerveux et sans directionalité exploitable. Attention par ailleurs à la moyenne mobile 150 jours (« MM150 »), qui arrive en piqué et qui devrait bloquer les velléités acheteuses en attendant le résultat du scrutin américain. »
Et de nouveaux signaux, ou plutôt des indices, sont depuis apparus sur les vues de court terme. Des signaux négatifs qui se manifestent dans une zone « dure », un faisceau de résistances de moyen terme, et il s’agit là d’une combinaison dangereuse pour la suite des événements.
Dans l’immédiat, les prix ont « bloqué » à la hausse et ont commencé à reperdre du terrain, tandis que les acheteurs ont disparu des écrans radars. Par ailleurs, conformément à ce que j’écrivais il y a deux semaines, lorsque le CAC était en chute libre, le niveau des 4 950 points (le segment vert) est bel et bien « une zone de support correspondant à la projection de l’amplitude (les flèches oranges verticales) travaillée par les algorithmes ».
Maintenant, on constate que les prix ont progressé (la flèche bleue « + » dans la partie haute du graphique), alors que sur l’On Balance Volume (« OBV ») les flux sont restés vendeurs (la flèche bleue « – » en partie basse).
Une dissymétrie qui s’explique par le fait que les bougies haussières se font sans volume. Les bougies baissières sont quant à elles beaucoup moins nombreuses et de taille plus petite, mais les volumes d’échange y sont beaucoup plus importants. Or, à la fin, l’OBV additionne les volumes positifs et les volumes négatifs, et il vous montre la synthèse de ce que cela donne.
Disons pour faire simple que nous avons enregistré une belle réaction des algorithmes à court terme sur des supports de long terme, mais qu’il n’y a pas d’acheteurs en vue. Au contraire, nous avons une divergence baissière, laquelle montre que le « marché » profite de la toute récente hausse de court terme pour se débarrasser d’une partie de ses positions.
Au niveau technique maintenant, il se trouve que l’indicateur de momentum (SMI – Stochastique Momentum Index) est en train de valider une divergence baissière. Conclusion à ce stade ? Nous sommes sans doute dans une phase de rebond « technique » et « synthétique », piloté par des algos et sans participation du marché, un mouvement par essence dangereux. Et d’autant plus dangereux qu’à moyen terme, le CAC est en train de tester une « zone dure »…
En deux mots, le CAC a cassé simultanément le support du canal haussier (segment vert), en place depuis début 2017, et le support (segment vert pointillés) du canal baissier, qui date du début de l’année. Ce point de cassure est indiqué sur le graphique ci-dessus à l’aide de la flèche bleue intitulée « Cassure ».
Depuis son rebond (la pastille verte), l’indice est en mode « pull back » et revient se placer directement dans la zone de cassure des anciens supports (la pastille rouge).
Techniquement, l’indicateur de momentum qui s’était retourné en zone de survente (la pastille verte) a donné le signal d’un rebond. Il se trouve maintenant en approche rapide de la zone de surachat (pastille rouge), au moment même où les prix testent la zone dure.
Nous avons donc un signal de faiblesse à court terme, tandis qu’une zone dure sur le moyen terme est en train d’être testée. Dans ce contexte, gare à une impulsion baissière en cas de signal négatif du SMI s’il se produit dans cette zone.
Nonobstant toutes ces considérations techniques, c’est le marché qui donnera sa réponse en fonction de la façon dont le dossier italien va être géré. La prochaine réponse officielle de Bruxelles est prévue pour la semaine prochaine (mardi 13) et, à bien y réfléchir, il est assez compréhensible qu’il n’y ait pas une foule d’acheteurs pour se manifester dans cette attente. Au moins tant que les tensions ne seront pas apaisées.
Je prends congé en vous laissant une mise à jour de la vue long terme dont je vous faisais état dans mon point hebdomadaire d’il y a 15 jours, le support de long terme mentionné en première partie de ce billet étant l’oblique de très long terme (les doubles segments rouges) qui a été « défendu » (la pastille verte).
Au risque de me répéter, entre la zone « dure » du journalier et le support trimestriel, ça risque d’être une bataille dantesque entre acheteurs et vendeurs. Il y a trop d’intérêts en jeu sur ces niveaux et pour ce qui me concerne, je ne ferai rien sur le CAC tant que nous n’en saurons pas davantage à propos du dossier italien.
Bon week-end à tous,
Gilles
Le Nasdaq déborde 7 500 points, donc la hausse n’est pas finie !