Depuis maintenant une bonne quinzaine de semaines, soit depuis le début de l’année, le CAC40 poursuit sa marche en avant, irrésistible, imperturbable, dans le canal de tendance (en bleu dans le graphique ci-après).
Aucune consolidation intermédiaire, tout juste une petite alerte le 25 mars dernier, laquelle a fait croire, le temps d’une journée, que le support de la tendance allait être cassé (la petite flèche verte).
Graphiquement, on ne peut qu’observer la présence du canal susnommé. En conséquence, le constat est le même, semaine après semaine, et se résume à quelque chose comme ci : « Nous sommes en présence d’une tendance haussière. Nous gardons le cap, mais attention à la prochaine résistance qui se situe à XXXX points. En cas de signal validé sur cette zone, une sortie de la tendance haussière deviendra probable. » Le signal n’étant jamais validé, la tendance ne dévie pas d’un pouce, aussi convient-il de ne pas bouger tant que le fameux canal est actif. Quant à la prochaine résistance, elle se situe encore plus loin qu’au dernier pointage.
Dans ce contexte, celle des 5 500 points, matérialisée « S » sur le graphique et qui était pourtant importante, a été franchie sans aucune émotion.
J’ai placé quelques pastilles bleues sur ce graphique afin de montrer la réaction des prix à son contact, ainsi que sur les autres segments graphiques horizontaux.On remarquera par ailleurs que les algorithmes travaillent cette unité de temps par « pas » de 300 points, ce qui correspond aux reports d’amplitudes (les flèches verticales bleues).
A l’assaut des 5 800 points
Donc, logiquement, la zone des 5 500 points étant passée, la prochaine résistance devrait être celle des 5 800 points (le rectangle rouge).
Reste que depuis approximativement la mi-mars, l’ascension du CAC40 se réalise en quelque sorte dans le vide, sans consensus. C’est ce que révèle l’« On Balance Volume », en partie basse du graphique et qui, pour rappel, permet de visualiser les flux d’investissement.
Cet indicateur est en effet en fort ralentissement depuis un mois, voire dans une situation de dérive latérale (le petit rectangle vert + double flèche bleue), alors que dans le même temps le CAC40 continue quant à lui sa poussée (la double flèche bleue oblique dans la partie supérieure du graphique).
« Et si la résistance des 5 500 points devait être franchie, il faudra qu’elle le soit avec un appui, une poussée des volumes. Ce que l’on pourra à nouveau constater – ou non – sur l’indicateur « OBV » », écrivais-je vendredi dernier en conclusion de mon précédent point de trade.
Eh bien si la résistance a effectivement été franchie, il n’y a en revanche pas eu d’appui des volumes, sans doute en raison d’un nouveau « rachat de short » qui rend la situation de plus en plus dangereuse.
Il existait pourtant un point de blocage à la hausse, du moins le croyais-je, à savoir le nouvel abaissement de la prévision de croissance pour 2019 de l’Allemagne à +0,5%. Loin, très loin de l’objectif de 1,8% – lui-même déjà revu à la baisse – fixé en novembre dernier…
A partir de là, et considérant que le DAX affichait un gain de près de 16% depuis le début de l’année (en ligne droite, comme son homologue français), je supputais que cet élément allait quelque peu tempérer les ardeurs des investisseurs, mais non ! RAS, aucune importance ! L’indice phare de la Bourse de Francfort est resté de marbre.
Il semble donc qu’il y ait une nette décorrélation entre les fondamentaux de l’économie et la façon dont les marchés boursiers y réagissent. Grosso modo, ces derniers continuent de monter, mais dans de faibles volumes et sans consensus de marché (ce qui est compréhensible), ce qui n’est pas sain et même franchement préoccupant.
Pour conclure, tant que le CAC suit sa poussée dans son canal algorithmique et que l’ancienne résistance devenue support dans la zone des 5 500 points n’est pas cassée, le biais reste haussier. Pas « bull », mais haussier…