Les indices boursiers européens rouvrent inchangés, comme s’il ne s’était rien passé ce week-end, comme s’il ne s’était rien passé la semaine dernière, ni même depuis 10 jours.
Car il ne se passe plus rien de toute façon depuis que la BCE « fait les prix ». Les opérateurs ont jeté l’éponge, le mot d’ordre c’est d’être bête et discipliné… et en matière d’élections, cette attitude résulte d’un « non choix » qui leur est imposé.
La réélection d’Angela Merkel pour un quatrième mandat était attendue, donc le « fait accompli » explique la stagnation du DAX30, du CAC40… et quand ces deux-là ne font rien, l’Euro-Stoxx50 ne va nulle part.
Mais assistons-nous effectivement à un « fait accompli » ?
Angela Merkel écrase Martin Schulz avec 33% des voix contre à peine plus de 20%, l’écart est encore plus abyssal que prévu… c’est donc un triomphe ?
En fait, nous en sommes loin. La CDU/CSU pulvérise certes le SPD mais perd globalement de nombreux sièges (près de 70, et le SPD 40).
Résultat : la CDU/CSU va être contrainte de faire alliance avec les « libéraux » du FDP… et là, ça change un peu la donne !
En effet, le FDP est viscéralement opposé à la restructuration de la dette grecque, à une plus grande intégration européenne (comme le réclame Emmanuel Macron), à la politique monétaire laxiste de la BCE qui « profite surtout aux mauvais élèves de l’Europe, la France et l’Italie ».
Voilà, voilà… Emmanuel Macron c’était déjà vu opposer un refus poli par Angela Merkel à ses demandes au lendemain des présidentielles (travailleurs détachés, fiscalité des « GAFA », ministre des Finances européen), avec l’alliance qui se dessine avec le FDP, il peut carrément oublier ses projets fédéralistes, ils sont refusés d’avance.
Plus rien à espérer du couple franco-allemand, il n’y a plus rien à négocier…