La Fed officialise la ligne de conduite « ça dépendra, on verra… » : c’est John Williams, le président de la Fed de San Francisco, qui en remet une couche sur la thématique de la stratégie monétaire subordonnée aux indicateurs macroéconomiques américains.
Pour ceux de ses collaborateurs qui n’auraient pas encore tout à fait saisi le message contenu dans les précédentes « minutes » publiées jeudi dernier. Mr Williams a fait imprimer des T-shirts avec l’accroche suivante : « La politique monétaire, ça dépend des données. »
Ce T-shirt va certainement faire fureur dans les soirées « hype » de New-York : porté au-dessus d’un jean Gucci pour les homme, en dessous d’une veste Chanel pour les femmes, il va servir de sésame pour accéder aux carrés VIP… ou pas.
Parce que franchement, le slogan de J.Williams n’est pas drôle et il n’y a même pas de dimension « clin d’œil » comme avec Alan Greenspan : je conserve comme une sainte relique un vieux T-shirt de la fin des années 90 où il est sérigraphié son célèbre aphorisme… « Si vous m’avez bien compris, c’est que je me suis mal exprimé ».
Mr Williams précisait il y a quelques minutes qu’une remontée des taux est moins susceptible de causer un choc négatif sur la croissance et qu’il va être possible de s’engager dans un tel processus -avec la prudence et la patience requise par les marchés- qui s’inscrira dans une « trajectoire visant à restaurer niveau normal sur les taux d’ici plusieurs années ».
S’agissant du calendrier, il nous éclaire beaucoup en précisant qu’il ne faut pas normaliser la politique monétaire « trop tôt » mais surtout « pas trop tard » (ce qui rendrait une action de la Fed plus brutale).
Mais j’aurais envie de lui demande ce qui signifie le terme « normal » et surtout s’il croit qu’une hausse de taux est seulement « possible » dans un contexte de fuite en avant spéculative tellement paroxystique qu’il est impossible de faire machine arrière ?