L’information est assez peu relayée mais elle est de taille et constitue un tournant majeur dans l’histoire de la BCE : dérogeant aux règles d’airain figurant dans ses statuts, la BCE s’auto-exonère de l’interdiction de racheter plus de 33% d’une tranche d’émission de bons du Trésor mis sur le marché par un Etat membre de l’Eurozone.
Elle peut donc désormais racheter sans limite la dette d’un Etat (50%, 60%… no limit !) mais elle va plus loin encore en abaissant la limite de maturité des instruments qu’elle peut inscrire à son bilan à seulement 70 jours.
C’est comme par hasard la durée estimée du « lockdown » des économies européennes alors qu’une amorce de « retour à la normale » devrait s’enclencher début juin.
L’Allemagne protestera t’elle contre ces 2 entorses majeures aux règles de fonctionnement de la BCE ?
Face à l’urgence absolue, la seule règle qui prévaut est que tout ce qui contribue à sauver l’eurozone -en l’occurrence la Grèce et l’Italie en priorité- est permis, sans long débat interne et sans période de test probatoire.
Une règle de recours à des thérapies préventives qui prévaut également au niveau sanitaire aux Etats Unis, Canada, Brésil… sauf en France au plus haut niveau de l’Etat.