Pendant que les médias partagent leur Une entre les tensions en Ukraine, les béatifications papales, ou l’hypothétique rançon de 18 M$ versés par la France aux ravisseurs syriens, ils évitent de trop s’étendre sur une probable augmentation de capital de 5 Mds€ que préparerait la Deutsche Bank afin de respecter les critères de solvabilité imposés par la BCE dans le cadre du « super stress-test » de l’été.
C’est le quotidien allemand Handelsblatt qui révélait cette info dans son édition de vendredi… tout en précisant qu’aucune décision n’avait encore été prise mais que les deux co-présidents du directoire de l’établissement (Jürgen Fitschen et Anshu Jain) étudiaient toutes les solutions pour renforcer les fonds propres de la banque (plombée par ses engagements dans l’immobilier espagnol et portugais).
Enfin, les chiffres qui circulent sur le montant des encours de la DB sur les marchés dérivés sont proprement astronomiques : ils représenteraient 10 fois le PIB de l’Allemagne… et 200 fois celui de l’Ukraine, le dossier chaud du moment et dont les médias font tant de cas.
J’aimerais bien connaître l’exposition de la Deutsche Bank sur la Russie (quel montant de dette elle détient, avec quels leviers) et sur la Pologne… qui se retrouverait en première ligne en cas de conflit !
Mais bon, vu la vigueur de l’Euro (1,3850 $ au sortir du week-end), il semblerait bien que les cambistes ne se pressent pas d’aller chercher refuge sur le Dollar, baromètre traditionnel des tensions géopolitiques… tout comme l’or qui somnole autour des 1.300 $ l’once.