Donald Trump et Elon Musk ont plusieurs points communs. Milliardaires, le président américain et le PDG de Tesla (US88160R1014-TSLA) sont tous les deux de brillants hommes d’affaires (en dépit de certains investissements ou décisions parfois disons hasardeux, mais faisons simple et n’oublions pas que personne n’est infaillible).
L’un et l’autre sont également de fervents adeptes de Twitter, réseau social dont ils estiment qu’il leur permet de dire tout ce qu’ils pensent. Sans filtre, sans retenue. Une tribune qu’ils jugent libre et peu leur chaut que leurs tweets, distillés avec une régularité métronomique et une assiduité impressionnante, soient disséqués, décortiqués, analysés… ou mal interprétés.
Disons que Donald Trump et Elon Musk donnent chacun l’impression, à moins que ce soit plus que cela, un modus operandi ou une stratégie de fond, de se moquer éperdument des conséquences de leurs paroles et de leurs actes. Pour autant, ont-ils vraiment toutes leurs facultés mentales ? Je crois que nous sommes tout de même en droit de nous poser la question quand on voit par exemple le PDG de Tesla, capitaine d’industrie brassant des sommes astronomiques et qui emploie des dizaines de milliers de personnes, siroter le plus sereinement du monde un verre de whisky et tirer sur un joint que lui proposait un animateur radio.
Une attitude qui, pardonnez-moi l’expression, « la fout mal » (indépendamment des vertus thérapeutiques du cannabis et par-delà le fait que sa consommation est autorisée en Californie) et qu’il faut replacer dans un contexte assez tumultueux pour Elon Musk, lequel confiait récemment avoir frôlé le burn-out et vient d’échouer, après bien des péripéties, dont certaines à la limite de l’illégalité (des investigations sont en cours), à sortir Tesla de la cote. Philippe Béchade suit ce dossier de près et vous en parlera mieux que moi…
▶ Des doutes sur la santé mentale…
Quant au président américain, les témoignages à charge s’accumulent contre lui et les doutes sur sa santé mentale n’ont de cesse d’augmenter. Ennemi résolu de la presse généraliste, traqueur inlassable de fake news (ou plutôt des « news » qui ne l’arrangent pas), Donald Trump est aussi – surtout – un spécialiste des changements de cap brutaux. Après avoir bombardé d’injures l’Union européenne, il a par exemple signé un accord avec Jean-Claude Juncker fin juillet… avant de remettre la pression sur Bruxelles, rosissant par là même les joues de ceux qui ont cru un peu trop vite que la guerre commerciale avec le Vieux Continent n’était finalement rien de plus qu’un pétard mouillé.
D’une façon générale, le locataire de la Maison-Blanche et sa personnalité stricto sensu hors du commun sont à l’origine d’une littérature abondante et de témoignages en forme de scalpels. Celui, anonyme, qu’a publié le New York Times la semaine dernière est de ceux-là.
A l’en croire, Donald Trump est en effet coutumier des impulsions « malencontreuses », car victime d’un tempérament « mesquin », « emporté » et « inefficace ».
« La publication de ce « témoignage » survient en parallèle avec la sortie de Fear, le livre « explosif » du journaliste d’investigation Bob Woodward, qui dépeint lui aussi un Donald Trump colérique, paranoïaque et dont les collaborateurs s’efforcent de contenir les dangereux dérapages », rappelait Philippe dans ces colonnes jeudi dernier.
Elle ajoute également de l’eau au moulin des multiples contempteurs du successeur de Barack Obama, par ailleurs fortement secoué sur le plan judiciaire et dont je ne jurerais pas qu’il ne sera pas destitué, pour X ou Y raison, d’ici le terme de son mandat. De même, je pense qu’on ne peut exclure un départ volontaire ou une éviction d’Elon Musk, qui pourrait lui aussi payer au prix fort ses dernières initiatives.
Dans l’immédiat, les investisseurs semblent s’accommoder de l’un et de l’autre, comme s’ils avaient pris l’habitude de leur imprévisibilité, comme si l’incertitude était devenue une nouvelle norme avec laquelle il faut désormais composer.
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2 commentaires
J’ai bien lu mais n’ai pas bien compris.il y a unanimité pour affirmer que le déficit américain ne peut perdurer davantage sans risque et que le pouvoir américain profond freine des quatre fers. Pourquoi dès lors mettre en cause la tentative du Président de répondre à ces défis en arguant d’un problème de santé mentale? Ne s’agirait-il pas simplement d’une critique de la méthode?
Effectivement, lorsqu’on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage!