Thème majeur de la campagne présidentielle de Donald Trump, abondamment commenté eu égard à la dureté du projet et à sa forte portée symbolique (le repli des Etats-Unis, première puissance économique du monde et pays de la liberté, dans un monde qui se veut toujours plus ouvert), la question de l’érection d’un mur à la frontière mexicaine vient de refaire surface.
C’est le locataire de la Maison-Blanche lui-même qui l’a relancée et ses partisans seront certainement fondés à mettre en avant sa volonté à aller au bout de ses idées, fussent-elles quelque peu irréalistes. Voire surréalistes…
« De toute façon, ce mur sera construit », a asséné Donald Trump avant-hier soir lors d’un meeting dans le Tennessee. Et d’enfoncer le clou : « A la fin, le Mexique paiera pour le mur ». S’il a maintes fois changé d’avis depuis son élection, concernant la Chine, tantôt amie, tantôt pourfendeur de l’ouvrier américain de base, la Corée du Nord ou encore les velléités de rapprochement avec la Russie, in fine très vite tuées dans l’œuf, accusations d’ingérence dans le scrutin présidentiel oblige, force est d’admettre que la position du président américain n’a pas bougé d’un iota sur ce sujet.
Le flou persiste sur le financement du mur mexicain de Trump
Son homologue Enrique Peña Nieto est cependant tout aussi inflexible. Dans un tweet, parce que la « nouvelle » diplomatie passe aussi – surtout – par le microblogging aux yeux de Donald Trump et parce qu’il voulait sans doute recourir aux mêmes armes que son adversaire, le président mexicain s’est voulu catégorique, avec l’emploi de lettres majuscules pour que sa colère soit bien visible et afficher sa détermination : « NON. Le Mexique ne paiera JAMAIS pour un mur. Ni maintenant, ni jamais. Cordialement, le Mexique ».
Ce n’est de toute évidence pas demain que les choses se décanteront. L’obsession de Donald Trump pour l’édification de ce fameux mur de plus de 3 000 kilomètres – dont un tiers a déjà été construit, mais dont on ignore toujours, soit dit en passant, combien il coûtera précisément – pourrait néanmoins mettre à mal les efforts que déploient les deux pays depuis près de dix mois pour renégocier le traité de libre-échange nord-américain (Alena), dont les modalités n’ont pas changé depuis 1994.
Au vu de la fermeté de ses deux présidents, aboutir à un nouvel accord sera sans doute tout sauf une sinécure.