Katastrophe ! Pour la première fois depuis 80 ans, l’Allemagne, par ailleurs tenante du titre, a été éliminée hier dès le premier tour de la Coupe du monde. En perte de vitesse depuis plusieurs mois, la Mannschaft a en effet d’abord échoué à faire sauter le verrou sud-coréen avant d’exploser mentalement et de concéder deux buts dans le temps additionnel. Cette deuxième défaite en trois rencontres a des allures de drame national.
Elle intervient aussi à un moment où le pays traverse une zone de turbulences économiques. L’indice IFO, un indicateur très suivi qui évalue le sentiment des milieux d’affaires allemands, s’est replié de 0,5 point ce mois-ci à 101,8, après une stabilisation en mai. Si cette baisse était attendue par les économistes, elle est venue confirmer, comme Philippe Béchade vous le disait en début de semaine, l’inexorable glissade que connaît l’indice depuis novembre.
Dans le même registre, l’indice ZEW, qui mesure le sentiment économique des investisseurs allemands, s’est contracté de 7,9 points en juin pour ressortir à -16,1, soit un plus bas depuis septembre 2012 ! Le consensus était moins pessimiste, tablant sur -14, et ce décrochage impressionnant est révélateur. Les investisseurs allemands craignent une incompréhension chronique entre les pays de l’eurozone, la faute notamment à l’avènement en Italie d’un gouvernement de bric et de broc, et surtout une escalade des tensions commerciales avec les Etats-Unis.
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▶ L’inquiétude grandit dans les milieux d’affaires
La détermination de Donald Trump à faire pièce aux constructeurs automobiles, les Daimler, BMW et autres Volkswagen, inquiète de toute évidence les milieux économiques. Ces groupes sont il est vrai d’importants exportateurs, de véritables vitrines, des symboles de la vigueur allemande et de la Deutsche Quälitat.
L’institut GfK, qui mesure chaque mois le moral des consommateurs allemands, ne dit pas autre chose. « La voie empruntée par le président américain en matière de politique commerciale vis-à-vis de l’UE suscite jusqu’à présent de l’incertitude avant tout en termes d’attentes économiques », a-t-il en effet expliqué.
Bref, ça coince chez le major de la promotion européenne, avec un excédent commercial qui semble promis à diminuer… et une révision à la baisse de 0,5 point de son estimation de la croissance pour 2018 à 1,9%.
Sur le plan boursier, le DAX n’est pas franchement à la noce non plus. A court terme, un rebond est toutefois envisageable, comme l’explique Mathieu Lebrun dans son article du jour.
Bonne séance à tous !
Guillaume
DAX : un rebond (pas du ballon) de court terme est possible !