Trigano (FR0005691656-TRI) vient d’essuyer une nouvelle tempête boursière ! Dans le sillage de la publication du chiffre d’affaires semestriel le 26 mars dernier, l’action du spécialiste des camping-cars et autres véhicules de loisirs a en effet abandonné près de 10%.
Le groupe a fait état d’une hausse modeste de 3,7% de ses revenus comparativement aux six premiers mois de l’exercice précédent à 1,1 Md€. Surtout, la progression n’a été que de 0,1% en données organiques et les déclarations du management ont semé le doute au sein de la communauté financière.
Ce dernier a évoqué un contexte sectoriel assez défavorable, avec de surcroît un phénomène de déstockage chez les distributeurs, aussi n’ambitionne-t-il qu’une stabilité – au mieux – des ventes sur l’exercice.
Comme un gérant avec lequel je déjeunais la semaine dernière l’a justement souligné, Trigano est également « très présent au Royaume-Uni », or « c’est la véritable chienlit avec le Brexit ».
La valeur cyclique par excellence
Tout laisse supposer que la rentabilité sera elle aussi sous pression au titre de cet exercice 2018/2019, d’où un titre proche de ses plus bas niveaux depuis fin 2016.
Une éclaircie tout de même : la situation financière du groupe demeure saine, avec en particulier un gearing proche de zéro, ce qui exclut tout risque systémique.
On peut toutefois fortement douter que cet élément suffise à faire redémarrer l’action, en recul d’un peu plus de 50% sur un an.
Surtout qu’en période de ralentissement économique, comme c’est actuellement le cas sur le Vieux Continent, les camping-cars pâtissent du fait de ne pas être des biens de première nécessité, loin de là. Dans ce contexte, un certain nombre de retraités confrontés à une érosion de leur pouvoir d’achat peuvent légitimement être tentés de différer un tel achat.
Cette tendance étant amenée à s’inscrire dans la durée, je crains que Trigano, identifiée sans ambiguïté comme une valeur cyclique par les sociétés de gestion, ce qui n’est pas l’argument le plus porteur qui soit en ce moment, continue de souffrir sur la place parisienne.
Par-delà des ratios avantageux avec par exemple un PER de 8 ou encore une VE/CA de 0,5…