Le Nikkei s’est envolé de +2% ce mardi (et puis plus rien ce mercredi, volatilité nulle, plus personne à l’achat). Aussitôt, nous voyons déferler les commentaires les plus ineptes pour nous expliquer que « ce n’est en réalité guère surprenant ».
On nous inflige donc « l’effet rattrapage après une séance de congé ».
Mais rattrapage de quoi ? Des places européennes qui ont gagné 0,1% depuis vendredi ou du Dow Jones qui a pris +0,6% ?
On ne coupe pas non plus à « l’effet dollar face au yen ». Le billet vert a pris +0,5% depuis vendredi, +0,1% ce mardi matin… ce qui est d’évidence hors de proportion avec les +2% du Nikkei.
Le véritable motif de ce rally est en fait politique et il est alimenté par la rumeur de la tenue d’élections anticipées au Japon qui assureraient la réélection de Shinzo Abe et la poursuite des Abenomics, au moins jusqu’en 2021.
C’est donc du pur « spéculatif », aucune embellie économique (croissance, inflation, déficits) n’est imminente, une hausse de 2% de la TVA est prévue pour octobre 2019… mais l’indice Nikkei a gagné 390 points à 20 300, son plus haut niveau en clôture depuis août 2015. La résistance annuelle intraday des 20 250/20 300 est donc « soulevée » et le prochain objectif se situerait désormais vers 20 800/20 850, testée du 25 juin au 3 août 2015.
Mais surtout, le Nikkei s’attaquerait à son zénith de… mars 2000 (20 810 points). Pas de doute, sur 17 ans, les actions sont toujours le meilleur placement, surtout quand le gouvernement déprécie la valeur de la monnaie sur le long terme.