Par Jérôme Revillier, analyste et responsable d’un service de trading sur le Forex
L’EUR/USD prêt à poursuivre la hausse…
◊ Une situation toujours tendue
Le bout du tunnel semble encore lointain pour la plupart des pays de la Zone euro. Le zapping financier nous fait passer d’un problème à l’autre, sous-entendant qu’ils sont réglés.
Le problème est que justement, le court termisme des décisions et des décrets de lois, ne peuvent régler un problème structurel qui a mis des dizaines d’années à faire exploser le système de répartition des richesses.
Comme chacun le sait, la destruction est toujours plus rapide que la reconstruction. Autant dire que l’on va encore parler longtemps de la dette publique…
D’ailleurs, à l’heure où j’écris ces lignes, le Portugal voit sa note dégradée par Moody’s. Tout un programme !
◊ La Zone euro, en retard
C’est en tout cas ce que semble suggérer le FMI qui a revu à la hausse toutes ses prévisions sauf celle de la Zone euro qu’il a affublée d’une baisse symbolique de 0,1%.
Pourtant, les résultats des stress tests semblent devoir être rassurants d’après les quelques fuites contrôlées par les instances européennes. Nous avons néanmoins la désagréable impression que tout n’a pas été dit sur les dérives du système financier et son exposition exagérée à certains actifs douteux continue de peser sur l’ambiance des marchés et même sur le marché interbancaire lui-même.
◊ Les banques US ne prêtent plus…
Mais il n’y a pas qu’en Zone euro que les flux financiers se grippent.
D’ailleurs, Ben Bernanke ne s’y est pas trompé et, lors de son discours ce lundi, il a évoqué les difficultés sérieuses de financement des petites entreprises même en bonne santé financière. Il a de nouveau demandé aux prêteurs de faire davantage d’efforts pour soutenir une économie américaine toujours en difficulté.
Mais la semaine dernière, ce sont les montants des crédits aux ménages qui ont chuté plus fort que prévus.
◊ Les consommateurs US n’empruntent plus
La seule différence est que dans ce cas, ce ne sont pas les prêteurs en cause mais les emprunteurs.
En effet, cette baisse de plus de 9 milliards de l’encours de crédit est un signe du changement de comportement des américains qui tentent de se reconstituer une épargne ou au moins de commencer par rembourser ce qu’ils doivent, ce qui ne semblait pas faire partie de leur préoccupation, il y a encore quelques mois.
Et si cela est peut-être très bon signe pour les prochaines décennies, c’est une très mauvaise nouvelle pour la consommation des prochains trimestres !
◊ Tension sur le marché
Entre flou européen et le manque de dynamisme américain, la paire phare du marché des changes a connu une évolution chaotique ces dernières semaines.
La période des trimestriels ne va d’ailleurs pas arranger ce problème de visibilité à long terme en focalisant l’attention sur le très court terme.
Si les résultats devraient être pour la plupart meilleurs qu’attendus, rien ne nous dit si les perspectives, elles, seront toujours aussi positives pour les mois à venir.
Pour ma part j’en doute fortement.
◊ EUR/USD : direction 1,31$…
C’est une épreuve de force à laquelle la devise européenne va être confrontée après ses plus bas récents à 1,1880$.
Le retracement vers la zone de résistance des 1,26$ correspondant également à 23,6% de la baisse s’est produit comme je l’attendais.
Graphique quotidien : EUR/USD
Désormais, l’euro doit confirmer en repassant au-dessus de cette zone pour viser un retour équivalent à 38,2% de la baisse à 1,31$. Ce scénario ne serait remis en cause que par la rupture de la zone d’overlap à 1,2440/1,24.
Bons trades
1 commentaire
[…] deuxièmement, la remontée de l'euro face au dollar. Vous l'aurez forcément remarqué, l'euro n'en finit pas de rebondir face au billet vert. Depuis […]