Tous les jours, et dès 16h00 au 0899 88 20 36* Philippe Béchade analyse pour vous les marchés, les rumeurs qui animent les salles de trading, et vous propose SA stratégie pour profiter ou contrer les mouvements boursiers.
La volatilité des cours est redevenue très proche de ce qu’elle était à l’automne 2008. L’évolution de l’Eurostoxx50, l’indice pan-européen le plus représentatif de la tendance boursière dans l’Eurozone, ne peut s’appréhender avec pertinence que par le biais de l’analyse technique. Et pourtant comme vous l’a démontré Jérôme Vinerier dans un récent billet, celle-ci peut néanmoins nous donner de précieuses indications.
◊ Retour vers 2008
Invoquer un improbable basculement de la psychologie du marché fin avril permet peut-être de briller auprès un public de non-initiés mais cela n’explique en rien la violence de la correction, l’explosion des volumes début mai et encore moins ce singulier trou d’air de -3% survenu le 25 mai… sans que la pression vendeuse ne connaisse de renforcement notable.
Ce niveau n’est guère inspirant a priori puisqu’il ne correspond à aucun palier de soutien identifiable au cours des 18 derniers mois écoulés… et pourtant, en creusant un peu au-delà des supports et résistances (horizontaux ou obliques), des fourchettes de Gann ou des classiques seuils de retracement (21%, 33%, 50%, 61,2%), il apparaît que les 2 450 points correspondent au niveau de clôture du 30 décembre 2008 !
Cela nous fait effectuer un sacré retour en arrière, à une époque où les scénarios d’avenir étaient aussi sombres que les flots de pétrole s’échappant depuis un mois des tréfonds du golfe du Mexique. Il n’était alors question que de récession et du poids des mauvaises dettes ! Une thématique qui revient en force depuis que l’Eurostoxx a enfoncé le plancher majeur des 3 000 points… du 18 septembre au 3 octobre 2008 !
◊ Une correction sans fondement
Autre élément troublant, la chute de l’Eurostoxx50 semble ne s’être interrompue nulle part. Aucun support horizontal moyen terme ne se dessine à ce niveau précis des 2 488 points. Il ne correspond ni à l’ex-zénith du 1er au 5 juin 2009 — puisqu’il s’agissait des 2 540 points –, ni à un gap resté béant depuis le 14 juillet 2009 — il se situe à 2 380 points–, ni à un plancher majeur des mois d’octobre et novembre 2008 — au mieux 2 420 points mais plutôt 2 300 points après un sell-off (capitulation) majeur.
◊ Mais qu’est-ce qui aurait soudain stoppé les programmes de vente en Europe ?
La conviction que les gesticulations militaires et déclarations grandiloquentes de la Corée du Nord étaient inversement proportionnelles au risque de la voir se lancer dans un conflit totalement suicidaire qui sonnerait le glas du régime totalitaire et ubuesque de Pyongyang ?
Le sentiment qu’une rémunération de 3,15% pour détenir des T-Bonds US sur 10 ans est une mauvaise plaisanterie quand les dividendes distribués par un bon tiers d’entreprises du secteur privé — aux bilans extrêmement solides d’après les agences de notation — rapportent 150 points de mieux ?
Certains investisseurs ont-ils jugé que les acheteurs étaient étrangement absents mardi à l’ouverture mais semblaient « contrôler » la débâcle tout au long de la séance afin qu’elle ne s’achève pas par un bain de sang ?
◊ S’agit-il d’un W haussier ?
S’il s’était agi de rachats à bon compte mettant un terme à la correction amorcée sous 3 000 points — validant un splendide M baissier moyen terme –, les volumes auraient été beaucoup plus étoffés et la volatilité intraday nettement plus intense — du fait d’une succession de ventes à tout prix suivies de vagues de rachats où le cours moyen prime sur le souci de ramasser au plus bas.
Nous n’avons pas le sentiment que l’Eurostoxx50, même très survendu — d’après une batterie d’oscillateurs paramétrés en daily — soit sur le point d’inverser la vapeur. Le pronostic serait différent si les volumes s’accroissaient à mesure que les cours remontent au-delà des 2 550 points puis des 2 630 points — ex-plancher du 5 février.
En étant optimiste, il serait logique d’assimiler l’actuel scénario graphique à un W haussier… identique à celui qui s’était matérialisé du 10 au 27 octobre 2008, avec un timing identique — à une séance près. Il s’en était suivi un rebond de +26% en six séances, un écart pratiquement équivalent au mouvement de capitulation qui avait précédé (-24%)… avant de subir une rechute de -24% — une nouvelle fois ! — au cours des quinze jours suivants.
◊ Explications
L’histoire ne se répètera certainement pas à l’identique mais si ce devait être le cas, il faudra se souvenir que la récente rechute de l’Eurostoxx50 a eu une amplitude de -12%, ce qui validerait un objectif de 2 745 points avant un retour sur les 2 420 points, c’est-à-dire les points bas des 10 et 16 octobre 2008.
Et la question à se poser est la suivante : la situation économique est-elle plus florissante quinze jours après l’adoption d’un Euro-TARP de 1 000 milliards de dollars qu’elle ne l’était quinze jours après la constitution du TARP de 750 milliards de dollars sous la houlette de la Fed ?
Quelle peut être l’efficacité du Fonds de stabilisation européen si l’on se réfère à ce célèbre aphorisme d’Henry Kissinger au milieu des années 1970, après l’abandon du lien entre l’or et le dollar qui ne fit pas que des heureux de ce côté-ci de l’Atlantique: « l’Europe n’est pas contente… rappelez-moi quel est son numéro de téléphone ?« .
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