Tous les jours, et dès 16h00 au 0899 88 20 36* Philippe Béchade analyse pour vous les marchés, les rumeurs qui animent les salles de trading, et vous propose SA stratégie pour profiter ou contrer les mouvements boursiers.
Christine Lagarde aurait voulu redonner l’avantage à l’extrême gauche hellénique et torpiller l’euro qu’elle ne s’y serait pas prise autrement… Pour priver la droite (pro-austérité) d’un fragile avantage dans les sondages, il lui a suffi d’insinuer le week-end dernier que les difficultés de la population grecque n’étaient rien en comparaison de la détresse de certaines populations africaines subsahariennes et que chaque Grec était un fraudeur en puissance. Bien ; l’ambiance est donnée !
La conviction de beaucoup d’Allemands, c’est qu’il leur coûtera probablement plus cher de maintenir la Grèce dans l’Eurozone – de nouveaux renflouements seraient nécessaires – que de devoir gérer sa sortie. Alors, nous voici rendus au point où les « experts » estiment entre 20 et 50% (selon qu’ils sont euro- ou germanophiles) les chances (le risque) de sortie de la Grèce d’ici à 3 ans. L’expérience nous enseigne que lorsqu’une hypothèse jugée totalement fantaisiste et inenvisageable finit par être jugée possible à 20%… c’est qu’elle a, au contraire, déjà 80% de chances de se matérialiser (alors à 50/50, c’est comme si c’était déjà gravé dans le marbre). En deux mots : la sortie de la Grèce n’est plus qu’une question de timing. Et la véritable inconnue – et c’est là que se joue le sort de la monnaie unique – concerne le risque de désagrégation de l’Eurozone une fois la Grèce revenue à la drachme.
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◊ L’euro, plombé par la Grèce, achevé par l’Espagne
Les véritables difficultés de l’euro ont commencé vers le 22/23 mai, lorsque le palier de soutien à moyen terme des 1,2650 sur l’EURUSD a cédé sous le poids d’une série de nouvelles négatives en provenance d’Espagne.
Madrid a fait savoir qu’il lui serait impossible de respecter ses objectifs de déficits, que la situation budgétaire des régions était pire qu’anticipé, que la solvabilité des banques était menacée et qu’une recapitalisation massive (50 milliards d’euros aujourd’hui, peut-être 100 milliards d’euros d’ici l’été ?) s’imposait.
Comme cet argent n’existe pas dans les caisses (vides) de l’Etat et que le FROB (fonds de soutien aux banques) ne dispose que de 5 milliards d’euros de réserves, M. Rajoy prétend que l’Espagne pourra lever 50 milliards d’euros sur les marchés. A 6,5% et plus, c’est mission impossible. Et quand bien même Madrid y parviendrait, cela ferait exploser la dette publique. La récession va donc se poursuivre en Espagne au second trimestre, et les ventes au détail ont plongé de -9,8% au cours des douze derniers mois ; le chômage dépasse les 25%.
La garantie apportée par l’Etat aux Bonos destinés à financer les régions puis les banques ne vaut plus grand chose aux yeux des marchés ; les derniers lambeaux de crédibilité de l’Etat se sont désagrégés avec la tentative avortée (parce que la BCE y a mis son veto) de recapitalisation de Bankia. L’annonce dans la foulée d’une nouvelle fusion impliquant trois cajas en perdition pour former la troisième entité bancaire ibérique (en termes d’actifs sous gestion) ne consolide en rien le futur et accentue la concentration des pertes immobilières.
C’est bien le cumul de ce qui précède – et non l’hypothèque grecque plus ou moins digérée – qui a torpillé l’euro sous sa première ligne de flottaison, les 1,2650$.
Il faut toujours se méfier des excès en intraday sur un marché comme celui des devises. Nombre de chartistes parmi les plus prudents estime même que deux ou trois séances d’oscillations en-dessous des supports moyen terme ne suffisent pas à valider un signal baissier. Mieux vaut lire les graphiques en unité de temps hebdomadaire pour formuler un diagnostic directionnel solide sur l’euro/dollar à moyen terme. Or, aujourd’hui, quelle que soit l’échelle de temps retenue, le verdict est désormais sans appel : l’euro pulvérise ses plus-bas et s’enfonce irrémédiablement sous les 1,25. Jérôme Revillier vous en fait une parfaite analyse jeudi dernier.
◊ La sécurité ne rapporte plus – mais c’est déjà beaucoup
En même temps, l’indice VIX de la peur refranchit le cap des 24 points à Wall Street : l’aversion au risque devient la priorité pour les institutionnels. Résultat, les rendements plongent sous les 1,30% pour le Bunds, à 0,8% sur les emprunts longs libellés en yen et vers les 1,60% sur les T-Bonds – un record historique ! Face à une zone euro écartelée entre des rendements à 0,00% sur des emprunts allemands à 2 ans et les italiens ou espagnols qui affichent 6% ou 6,5%, le dollar fait figure de valeur refuge malgré une rémunération dérisoire.
Ce n’est pas que la situation budgétaire américaine soit plus florissante que la nôtre, ni que les Etats-Unis soient en mesure de rembourser le premier quart de leur dette astronomique – que dire du Japon ! – mais au moins, tout le monde semble penser que le yen ou le dollar continueront d’exister sous leur forme actuelle au cours des trente prochaines années. Alors que si la BCE émet de la dette à 30 ans libellée en euros, qu’est-ce qui sera remboursé dans cette seule devise à l’échéance ? Combien de pays auront quitté le navire ou fait naufrage d’ici à 2042, de combien la valeur faciale de ces emprunts aura-t-elle été amputée ?
Le basculement psychologique du risque théorique au « risque ressenti » s’est traduit par la cassure du second plancher majeur de court terme des 1,25$.
Cette rupture débouche directement sur le test des 1,2360$ et valide un objectif de 1,20/1,1870 (je suis plus pessimiste que mon collègue Jérôme Revillier sur le coup !) qui n’est autre que la zone plancher du 4 au 9 juin 2010. Avant d’arriver sur ces niveaux, il est possible que nous ayons un petit rebond technique vers les 1,2175$. Mais, si la BCE consentait ces jours prochains à un assouplissement du loyer de l’argent sous le seuil des 1% (à 0,75% par exemple), les marchés ne tarderaient pas à anticiper un second geste du même acabit dans la mesure où une baisse de taux isolée (et d’ampleur somme toute limitée) ne sert strictement à rien.
Pour mémoire, la précédente séquence baissière liée à une crise de confiance de l’euro s’était soldée par une chute de -11% (soit 16 figures) entre les 1,4210 et 1,2630$. La référence pourrait bien être utile puisqu’en partant des 1,3500$, nous obtenons les objectifs de 1,20/1,1980 qui rejoint ceux que nous donnent l’analyse technique.
[NDLR : si vous voulez jouer l’euro ou toute autre devise, Jérôme Revillier vous donne un conseil chaque jour pour vous positionner sur le Forex ! Le détail ici.]
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