Non, vous n’avez pas abusé de substance illicites (dommage, cela participerait au renforcement de notre PIB)… C’est bien Alan Greenspan qui a focalisé l’attention de Wall Street mercredi soir, et non sa fidèle disciple de la Fed Janet Yellen qui présidait un dernier FOMC de pure routine.
Pour Greenspan, les bulles sont désormais partout
Selon le « maestro », il y a « des bulles partout ». Notamment sur les actions et sur les marchés obligataires.
Du temps où il dirigeait la Fed, il ne les voyait jamais venir. Bien trop occupé à euphoriser Wall Street (« bol de punch » + « put Greenspan »). Aujourd’hui, il sait les reconnaître du premier coup d’œil ! Facile, toutes les jauges de surachat sont en zone rouge au même moment. Elles affichent des niveaux comparables à ceux qui précédèrent les krachs de 2000 et 2008.
Mais, en 2000, personne (même pas Alan Greenspan) ne savait jusqu’où se tendraient les valorisations des dot.com. La baudruche a enflé jusqu’à ce qu’elle lui éclate à la figure. En 2007, personne (même pas le clone d’Alan Greenspan, Ben Bernanke) ne savait jusqu’où les prix immobiliers pourraient grimper. Et encore moins quelle quantité de créances toxiques (subprime, ABS et CDO) pourrait être absorbée par les marchés avant qu’ils l’infarctus.
Et bang. Le système financier s’est disloqué.
Alors, pour redonner vie au zombie, Ben Bernanke a choisi de soigner l’overdose de mauvaises dettes par encore plus de dettes. Il a pleinement assumé le rôle de « plunge protection team » (empêcheurs de consolider en rond) en devenant l’acheteur en dernier ressort.
Alan Greenspan (deux krachs majeurs à son actif) et Ben Bernanke (1 seul krach mais sans précédent depuis 1929) passent pour des héros. Mais Wall Street se montre bien peu clairvoyant envers Janet Yellen… Il devrait pourtant lui témoigner une véritable dévotion : aucun krach sous sa mandature. Mieux, la valeur des actions a été multipliée par 2,2. Et il n’y a eu correction majeure depuis 2014, c’est le parfait « sans faute » !
Janet Yellen, incomprise et mal-aimée à la Fed
Pas de chance Janet, les investisseurs estiment que ton mérite n’est pas si grand, malgré l’extinction sans accroc du QE puis l’amorce tout en délicatesse d’un dégonflement du bilan de la Fed.
Et pour cause, quand Janet a cessé d’injecter, la BCE, la BNS (banque centrale helvétique) et la BoJ ont pris le relais. Elles ont rendu les liquidités encore plus abondantes à l’échelle mondiale.
Puis, en 2017, alors que la Fed resserrait avec une infinie lenteur (rappelez-vous de l’image d’un « processus aussi trépidant que de la peinture séchant sur un mur »), c’est la Bank of China qui s’est mise à inonder son économie de liquidités, laquelle a perfusé dans le système financer via Hong Kong et Singapour, puis l’immobilier aux Etats-Unis… et enfin le Bitcoin.
Autrement dit, Janet Yellen a joué sur du velours, avec la complicité active de Mario Draghi et Haruhiko Kuroda… et, comble de bonheur, Donald Trump a fait irruption sur la scène américaine, avec la ferme intention de rendre les riches encore beaucoup plus riches et d’ôter toutes les entraves destinées à empêcher Wall Street de faire de grosses bêtises.
La patate chaude refilée à Powell
Mais observez la trajectoire parabolique des actions depuis fin août 2017 ; regardez l’ascension funiculaire de décembre et janvier. Recomptez les 14 records absolus alignés en 18 séances (sans équivalent depuis 1959). Enfin, observez surtout le baromètre mensuel de State Street du mois de janvier : la confiance des investisseurs bat un record historique absolu à 102 (95,7 en décembre), la confiance en Europe bondit de +16 points, à 113,4, et de +6,1 points, à 108, sur les émergents.
En ce qui concerne les conditions financières (le rapport entre l’évolution du coût de l’argent et des valeurs mobilières, autrement dit, une jauge de la « prime de risque »), ce sont les pires depuis 2000 et 2007.
Et c’est cela que Janet Yellen lègue à Jerome Powell… une énorme patate chaude que lui avait transmise Ben Bernanke ! Elle a excellé dans l’art d’utiliser les gants de cuisine double épaisseur pour ne pas se carboniser les mains avec.
Allez Jerome : au fourneau !
4 commentaires
Les niveaux stratosphériques ne sont pas rassurant c’est sûr…
Comment sécuriser ses gains ?
En cas de krack majeur, nous avons les risques de vivre ce qui s’est passé à Chypre, il y 2-3 ans (ratissage de tout ce qui est au-dessus de 100K…). Bloquage des assurances vie en cas de retrait majeur…Les contraintes à acheter de l’or et surtout à le conserver…L’immobilier qui risque de flancher sérieusement si les taux remontent..
Une analyse avec votre expérience serait intéressante :).
Olivier.
BOnjour
c’est le scénario que Jim Rickards et Simone Wapler défendent et expliquent dans leurs livres et newsletters ;
Jim Rickards, dans cette interview : https://pro.publications-agora.fr/m/777269
et Simone Wapler ici : https://pro1.publications-agora.fr/616788
cordialement
Bonjour, juste pour vous informer que sur degiro grace a MIFID 2, on ne peut pas réaliser la préconisation du flash d’achat N° 27, est-ce pareil sur les autres courtier ?
Bonjour
pourriez-vous nous envoyer la notification de votre broker à cette adresse : la-redaction@publications-agora.fr
Nous allons voir cela en effet