Je te tors le bras, je te mets la tête dans la baignoire puis je te pique ton portefeuille… en l’occurrence, le nom de la victime est la Grèce et le butin, ce sont les aéroports desservant de haut lieux touristiques (comme Corfou, Mykonos, Santorin, Zakynthos, Rhodes et autres Kefalonia).
Les aéroports déficitaires ?… Eh bien Athènes se les garde et hérite du privilège des les renflouer.
Une fois que ce sera fait, peut être que Fraport AG (DE0005773303 FRA), l’acquéreur allemand des 14 aéroports régionaux privatisés par Athènes ( que la Grèce n’a accepté de vendre que le couteau sous la gorge pour 1,2 Md€), fera une nouvelle offre à prix cassés.
Applaudissons cette remarquable stratégie appliquée avec maestria par l’Allemagne avec la totale approbation de l’Eurogroupe et le silence assourdissant de la France !
Je le formule d’une façon politiquement incorrecte – et la forme choisie n’engage que moi – mais c’est pour mieux coller à une réalité qui a toutes les caractéristique d’un scandale politico-économique majeur qui en dit long sur le fonctionnement de l’Europe.
Une Europe où le fort écrase le faible, où le riche prélève le peu de richesse que le pauvre possède encore, au nom de la « convergence budgétaire ».
Ce qui arrive à la Grèce, c’est « bien fait pour elle » pensez-vous…
Soit, mais imaginez l’Allemagne sommant une France du futur – lâchée par les marchés financiers à force d’accumuler des déficits – de brader auprès d’entreprises germaniques ses autoroutes « machines à cash », ses lignes de TGV excédentaires, la Française des Jeux et le Stade de France… en lui laissant financer l’entretien du réseau routier secondaire, les infrastructures sportives et les lignes de chemin de fer fortement déficitaires.
Même si la France avait « bien mérité son sort », peut-être y verriez-vous quelques objections, voire l’équivalent d’un pillage quasiment « colonial ».
En Italie, ce genre de stratégie porte un nom : le racket !
Coincîdence c’est l’ancien premier Ministre italien – Romano Prodi – qui s’insurge dans une tribune publiée fin juillet de la façon dont Berlin a choisi dès le début d’humilier Athènes (alors qu’un minimum de solidarité aurait permis de résoudre les problèmes à peu de frais en 2010) et de lui imposer une austérité qui envoie la Grèce droit dans le mur.