Comme attendu, la Commission européenne a mis son veto au projet de rapprochement entre Alstom (TGV) (FR0010220475 – ALO) et le pôle ferroviaire de Siemens (ICE) (DE0007236101 – SIE) : cela aurait pu donner naissance à un géant du ferroviaire… mais tout est relatif car même à 2 européens, le nouvel ensemble ne fait pas le poids face au titan chinois CRRC qui fabrique 10 fois plus de trains à grande vitesse chaque année dans l’Empire du Milieu, et qui est devenu un acteur international (exportateur) quasi insurpassable… et qui se fiche bien d’être un monopole d’Etat bien plus gros que Hitachi, General Electric, Mitsubishi Heavy et Siemens réunis !
C’est la commissaire en charge des questions de concurrence, Margrethe Vestager, qui a justifié le refus de la fusion par « le poids trop important que prendrait le nouvel ensemble dans le secteur en Europe ».
Mais quel concurrent européen un ensemble Alstom/Siemens mettrait-il à mal ?
Dans l’UE, il y a effectivement 2 italiens, Ansaldo et Firema (le 3ème, TVI, coopère avec Alstom), ou CAF en Espagne (qui n’est pas sur le créneau TGV).
Les autres constructeurs de matériel roulant sont des sous-traitants des compagnies de chemin de fer nationales.
Alors la Commission européenne a trouvé un autre biais pour motiver son refus: Margrethe Vestager invoque « l’absence de mesures compensatoires suffisantes, cette concentration aurait entraîné une hausse des prix pour les systèmes de signalisation qui assurent la sécurité des passagers et pour les futures générations de trains à très grande vitesse ».
Elle aurait aussi bien pu dénoncer le risque de voir le prix du « sandwich SNCF » ou de l’expresso grimper de 10% dans le wagon-bar !