Jeudi auront lieu les élections les plus disputées depuis des décennies au Royaume-Uni : les élections législatives qui mettront peut-être un terme à treize années travaillistes. Si David Cameron fait figure de favori face à Gordon Brown, un troisième larron, en la personne de Nick Clegg, pourrait bien venir jouer les trouble-fête. Pour le moment une chose est sûre, quelle que soit l’issue du scrutin, c’est que l’exercice du pouvoir sera encore bien plus compliqué que sa conquête !
Et le pays n’avait pas réellement besoin d’une bataille politique qui n’aura pour effet que de ralentir encore les processus de redressement de la situation. Si on estime encore qu’elle puisse être redressée.
◊ Une situation labour(ieuse)
Les statistiques publiées la semaine dernière illustrent parfaitement le principal problème de l’Angleterre qui voit les prix repartir à la hausse alors même que la politique de quantitative easing — et son plan à 200 milliards de livres — ne produit pas les effets attendus.
Et malgré les dires de Gordon Brown qui voulait voir des signes de reprise dans les 0,2% de PIB annoncé le 23 avril — bien en dessous des déjà petits 0,4% anticipés –, les chiffres ne sont pas venus le soutenir dans ses conclusions.
En effet alors que les prix dans l’immobilier mesurés par HPI poursuivent leur hausse confirmant le scénario inflationniste, la confiance du consommateur a encore chuté selon Gfk — tout comme l’enquête de la confédération des industriels sur les volumes de ventes.
◊ Dégradation de l’Angleterre : les paris sont ouverts
La situation devient très problématique pour le fleuron de l’industrie financière qui se voit de plus en plus menacée par les agences de notation.
Dans les salles de marché, les paris vont bon train. Après l’Espagne et le Portugal, le Royaume-Uni pourrait bien être la prochaine cible. Avec un déficit public 2010 anticipé à 13,8% du PIB, le Royaume-Uni se situe au même niveau que l’Irlande et les Etats-Unis, qui devraient respectivement atteindre 15,6% et 14,2%.
On peut donc rester inquiet sur la possibilité du pays à se sortir de l’ornière.
◊ La livre sterling en sursis
Il est loin le temps où la livre valait le double d’un billet vert. Nous étions en été 2008 et je finissais le back-test de mon système. Je vendais massivement la livre pour dégager finalement trois semaines plus tard une belle plus-value. Face au dollar, la livre avait perdu près de 12% en quelques semaines puis est définitivement tombée avec Lehman Brothers pour toucher un plancher à 1,35$ — soit près de 40% par rapport à ses plus hauts de 2007.
La paire évolue désormais aux alentours des 1,50$, zone là-aussi, comme nous allons le voir charnière.
Graphiquement, l’évolution a été très classique avec un retracement d’environ 50% de la baisse dès le début 2009, puis une évolution dans un canal compris entre 1,6850/1,68 (50% de Fibonacci) et 1,6040/1,60 (retracement à 38,2% de la baisse).
◊ Les 1,4350$ en ligne de mire ?
La rupture de ce dernier support a entraîné la paire sur un plus bas annuel à 1,4770$. La paire GBP/USD a cependant légèrement rebondi, principalement menée par un début de solution en Grèce mais aussi une anticipation d’un changement de ton du comité monétaire sous la pression de la hausse des prix.
Toutefois, le croisement des moyennes mobiles à 100 et 200 jours vient attester que la faiblesse du pound est en passe de s’installer assez durablement. En cas de rupture des 1,5070$, nous pourrons viser un retour assez rapide sur 1,47 puis 1,4350$.
Bons trades, et si vous voulez être guidé sur le Forex, vous savez où me trouver.
2 commentaires
Bonjour,
Je suis entrain de préparer mon départ en Angleterre pour mes études et j’aimerai savoir si c’est le bon moment d’acheter de la livre sterling à un bon prix.
A signaler que les cours commencent à Septembre 2010 et que je suis du Maroc.
Merci
[…] le pays dans une situation très inconfortable. Et si de nombreux autres Etats sont dans ce cas, la dette du Royaume-Uni, elle, est équivalente à celle de la Grèce ou de […]