Par Simone Wapler, rédactrice en chef de MoneyWeek
Panique à bord, l’or « s’effondre ».
Ricanement narquois de mon collègue analyste technique Sébastien Duhamel.
Etonnement d’autres collègues, voire même un soupçon d’inquiétude…
Je vais à la machine à café et des regards lourds me suivent. C’est vrai que l’or c’était si tranquille, si logique, si sûr…
Et voilà : de 1 261$ à 1 160$ l’once (moyenne fixing journalier de Londres), la confiance se fissure. Une baisse de 7,4% en dollar en un mois, cela vous marque. Surtout qu’en euro, monnaie que certains aimeraient pourtant bien détruire, c’est encore pire : -12% de 1 016 à 895 euros.
Alors on se dit et on se répète le vieil argument général : pas de marché haussier sans consolidation de parcours.
Depuis le début de son grand marché haussier, l’or n’a pas connu une seule année civile en recul.
Alors, il n’aurait pas le droit de s’accorder une petite pause ? Et vous, vous ne prenez jamais de vacances ?
L’or s’est apprécié dans toutes les monnaies, aucune n’a constitué le fameux refuge.
Dans une planète à monnaies de singe, manipulée par des singes savants économistes, la relique barbare a joué son rôle : celui de réservoir de valeur. Vous en trouvez beaucoup d’autres des choses qui aient tenu le coup comme cela ?
« Oui, mais vous m’avez dit qu’il fallait acheter de l’or, même récemment », pleurnichez-vous dépité. « Et voilà, j’ai perdu de l’argent ».
Le doute vous reprend : et si la grande tendance haussière était cassée ? A-t-on besoin d’or en déflation ?
Non, la grande tendance haussière n’est pas cassée. L’économie du crédit (personnellement, je préfère parler d’économie de la dette) est à bout de souffle. Nous allons connaître une crise monétaire grave avec une course à la dévaluation.
Oui, malgré tous les efforts de nos brillants et courageux politiciens nous allons peut-être connaître une déflation… avant de l’inflation, puis peut-être de l’hyperinflation.
« Quand, quand ? », me demandez-vous haletant, la langue sur la poitrine, les yeux brillants de convoitise, vos larmes presque séchées, en pensant à l’or que vous venez d’acheter.
Je n’en sais rien, précisément. Mais puisque vous voulez être rassuré, voici l’évolution de l’or durant la Grande Dépression :
Entre 1929 et 1934, l’once d’or est passée de 20,63$ à 34,69$. Soit 68% en 5 ans.
Alors, certains et non des moindres puisqu’il s’agit de Bill Bonner, ne seraient pas étonnés de voir l’or retomber à 850$, son niveau de 2008, veille de la crise des subprime.
C’est possible. Mais cela ne durera pas.
Car réfléchissez une minute : 1 000 milliards de dollars ont été imprimés pour la relance économique américaine. Où sont-ils ? Où est le retour à la croissance robuste du plus gros consommateur (à crédit) du monde ?
Tant que les taux d’intérêt restent négatifs, l’or ne se calmera pas.
Monsieur Patrick Artus souhaite détruire partiellement l’euro.
Voulez-vous souscrire une assurance contre tout cela ?
Allons, arrêtez de vous tordre les mains ; quand l’or sera à 2 000$ et qu’il consolidera, il sera vraiment temps de vous inquiéter !
1 commentaire
Ah courage 🙂 en fait, à la fin des fins, peut-être que l’or n’aura pas monté mais les devises que vaudront-elles ? seront-elles à dix lieues sous-terre ?! et puis où en serons nous dans un an ?
Il faut rester confiant, nous avons la « dream team » aux commandes de l’économie internationale ! que des braves 🙂 globalement ils se sont totalement trompés 🙂 ils peuvent donc encore le faire, voire même beaucoup plus ?! z’avez pas confiance dans la « ri-lance » ?!
Et puis, il y a un indicateur formidable….c’est le principe de précaution du fonctionaire ! relisons Ben Bernanke récemment….sacré Ben, il planque son c.l !!!!!
Et ça c’est un signe 🙂