A quelques jours de notre interruption estivale, faisons le point sur la situation des marchés américains. En cause, une situation encore et toujours… sur le fil du rasoir.
En effet, plus le temps passe et plus les publications de résultats US de ce mois de juillet s’avèrent mi-figue, mi-raisin. D’Apple (NASDAQ: AAPL) à Microsoft (NASDAQ: MSFT) et IBM (NYSE: IBM), en passant par Twitter (NYSE: TWTR) et Yahoo (NASDAQ: YHOO), les déceptions sur les perspectives sont multiples. Même dans la sphère « non-technologique », Caterpillar (EPA: CATR), 3M (NYSE: MMM), American Express (NYSE: AXP) ou encore McDonald (NYSE: MCD) ont été vendus après leur publication. Les effets d’emballement de Google (NASDAQ: GOOG) ou encore d’Amazon (NASDAQ: AMZN) à la mi-juillet semblent bien loin.
Il faut bien l’admettre : mis à part quelques cycliques comme General Motors (NYSE: GM) qui ont surpris, le gros des surprises à la hausse provient essentiellement des segments défensifs. Je pense ici au secteur pharmaceutique et à des entreprises comme Merck (EPA: MRK) et Pfizer (NYSE: PFE), rares valeurs à avoir battu le consensus.
Mais encore une fois, le fait est qu’il s’agit en majorité de titres à faible bêta (peu volatiles par rapport au reste du marché), provenant donc de segments plutôt défensifs. Autrement dit, le S&P 500 est surtout porté par ses grosses capitalisations les plus défensives. Cette posture des investisseurs qui se placent sur les titres les plus liquides (et donc les moins risqués) en dit long sur le niveau de confiance en la vitalité de l’indice…
Pour citer ma collègue Simone Wapler, dans l’une de ses dernières stratégies : « Beaucoup d’analystes sont embarrassés par la divergence grandissante entre les stars de la cote et le reste du marché. Beaucoup y voient le signe d’un marché sur le point de se retourner même si bien sûr aucun ne peut prédire lorsque cela se produira ».
Quoi de mieux que des graphiques pour illustrer cela ? Ci-dessous les graphiques du Dow Transport ou du Russell 2000.
Sur les deux indices, on observe bien la difficulté à marquer de nouveaux plus-hauts annuels, et même leur faiblesse relative en comparaison de l’enchainement de nouveaux records du Nasdaq sur la même période.
On constate de manière plus marqué ce phénomène sur le graphique du Russell 2000 (cf. l’importante zone horizontale testée en cette fin juillet – ligne horizontale noire en overlap en pointillés noirs). Plus inquiétant peut-être, on observe aussi la même dynamique au sein des Big caps, elles aussi sur le fil du rasoir. Jetons un œil au Dow Jones Industrial
Le DJIA est en plein test d’une double base de support, canal ascendant à la fois de court et moyen terme. En gros, gare à ne pas casser les 17 100 Pts !
En parallèle de cela, je vous indiquais dans ma vidéo de mardi dernier les niveaux à suivre sur le S&P 500 pour cette première quinzaine d’août.
Vous l’aurez compris, le ressenti est plutôt à la baisse : ces valorisations élevées et dollar fort, ne jouent évidemment pas en faveur des sociétés américaines.
Comme toujours, difficile de dire quel sera l’élément déclencheur : calendrier de premier relèvement des taux de la Fed, poursuite du krach en en Chine. Sur ce dernier point, certains analystes, comme le célèbre Tom Demark, sont loin de penser que la baisse est terminée.
Les marchés américains sont donc à suivre de très près cet été mais, à mon humble avis, gardez bien l’œil sur le seuil horizontal des 1 200 Pts sur le Russell 2000, les 17 100 Pts sur le Dow ou encore donc les 2 040 Pts sur le S&P 500. Car en-dessous, cela pourrait aller vite… surtout au mois d’août où l’absence des opérateurs ne fait qu’amplifier la volatilité.