Alors que le Japon se débat pour éviter une récession sur l’exercice fiscal 2015/2016 (pour l’inflation, c’est déjà plié, les prix reculent inexorablement) voilà que Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, exige que ses ministres lui présentent d’ici fin novembre un plan d’action qui fera exploser le PIB japonais de +20% en cinq ans, de 490 000 Mds¥ à 600 000 Mds¥, l’équivalent de 4 500 Mds€, alors que le PIB japonais représente tout juste 2 fois le PIB français aujourd’hui, soit 4 116 Mds€.
Première surprise, Shinzo Abe ne semble plus rien attendre du « QE » massif de la BoJ (la Bank of Japan, la Banque centrale du Japon) ni des taux zéro qui ne produisent aucun des résultats attendus (depuis plus de 20 ans) et élabore donc une politique autre que monétaire pour relever l’économie de son pays.
Deuxième surprise, alors que le Japon est victime du vieillissement de sa population et d’une faillite budgétaire aggravée, le gouvernement d’un pays, qui se débat au fin fond du classement de la 3ème division en matière de croissance dans la zone Asie, déclare élaborer une stratégie pour aller battre le Paris-Saint Germain ou le Real de Madrid, d’ici 5 ans.
Selon M. Abe, « les cercles d’affaires doivent investir et augmenter les salaires. Le gouvernement va étudier rapidement des mesures en ce sens ».
Espère-t-il imposer par le biais législatif un comportement « citoyen » et socialement responsable aux entreprises japonaise qui n’ont de compte à rendre qu’à leurs actionnaires ?
Quel aveu implicite de l’inutilité des « QE » !
Imaginez que ce genre d’initiative fasse tâche d’huile et que d’autres pays (d’Europe ou en Amérique du Nord) se mettent à faire ce qui aurait dû être fait dès 2010… au lieu de multiplier les shoots de liquidités et de droguer les marchés aux « QE », au point qu’aucune cure de désintoxication ne peut plus les faire « décrocher » ?