Wall Street s’obstine depuis mardi dernier à considérer qu’il ne se passe rien sur le front géopolitique.
Ce ne sont que quelques nuages qui s’évacueront bien vite et c’est donc le moment idéal de rééquilibrer les portefeuilles au profit de titre qui ont une valorisation attractive. Il faut dire qu’en regard des PER de 60 et plus qui fourmillent au sein du Nasdaq, les bancaires (oublions vite les subprime automobiles, les achats records de titres à crédit et la bulle immobilière) semblent bradées.
C’est ainsi que s’est matérialisé vendredi un grand écart sans précédent entre l’indice Dow Jones, qui grimpait de +0,42%, tandis que le Nasdaq Composite dévissait de -1,80% à 6 208 points et le Nasdaq100 de -2,45%. Les GAFA ont même subi des pertes de -3,5% à -4% en moyenne et Amazon a subi un flash krach de -8% vers 20h52 pour une raison inconnue.
Les permabulls exultent : la rotation sectorielle s’est amorcée vendredi et va assainir, parait-il, la situation.
Si le volume d’échanges a bondi de +25% (à 8,7 milliards de titres échangés) par rapport à la moyenne de 6,7 milliards au cours des 4 semaines précédentes, le plongeon des GAFA est révélateur du peu de profondeur réelle des carnets d’ordres et du brusque retrait des pseudo-acheteurs structurels dès que la tendance haussière est remise en cause.
Les GAFA ont été ramassés plus que de raison du fait de leur liquidité supposée, de la possibilité de les arbitrer sans faire de vagues. Il a suffi d’une petite variation des volumes au quotidien pour que Wall Street frôle le désastre : les programmes d’arbitrage ont été désactivés en urgence.
Le scénario sera cependant jugé rassurant puisque les opérateurs qui gèrent les algos n’ont pas laissé survenir un scénario similaire au 10 mai 2010. Mais ceux qui pensent pouvoir sortir du marché sont avertis : les issue de secours sont extrêmement étroites et les grands portails des GAFA fonctionnent comme des nasses ; on y rendre facilement mais il est quasiment impossible de faire marche arrière et de sortir à contre-courant.
Les banques centrales feront tout pour que le banc de sardines continue de nager dans la même direction.
Nul contre-pouvoir aux banques centrales, nul contre-pouvoir en France (bravo l’abstention), nul contre-pouvoir aux néoconservateurs aux États-Unis. Le monde retient son souffle.
1 commentaire
Je suis d’accord , Mme Yellen ne pourra pas continuer comme.ca de monter le taux directeur sans que les marchés ne s’arrêtent pas à un moment donné . L’automne sera probablement décisif pour une baisse des marchés .
Michel Gosselin