Cher lecteur,
Bail-in, bail-out… chacune des solutions semble impossible à mettre en place pour sauver Deutsche Bank.
Pas de bail-out possible politiquement, mais bail-in raté d’avance. Or, la banque étant systémique et bel et bien « trop grosse pour faire faillite », une solution devra être trouvée. Le marché parie sur le bail-out, qui semble assez logique. Après tout, Mario Draghi avait bien dit qu’il ferait « whatever it takes » pour sauver l’euro. Et sauver l’euro risque de passer par le sauvetage du géant allemand.
Oui, mais alors… c’est plié ? Autant parier sur un rebond de la banque ? Pourquoi vous avoir seriné qu’il fallait shorter Deutsche Bank la semaine dernière avec, comme dead line, la séance de ce jour ?
Parce que les choses ne sont jamais si simples et si binaires. J’ai écrit ce week-end à Jim Rickards en lui faisant part de mes inquiétudes quant à un réel sauvetage par bail-out de la banque (vendredi dernier, on parlait d’une solution qui serait peut-être trouvée dans le week-end). Eh bien voici sa réponse :
Nathalie,
Mon conseil est de maintenir la position sur ce short. C’est ce que nous faisons avec notre recommandation sur DB, comme nous l’avons conseillé à nos lecteurs.
Je pense que toute cette question de bail-ou, de bail-in et de faillite est très confuse.
DB ne fera PAS faillite, c’est certain. Elle sera encore là dans dix ans. Des mesures vont être prises afin de garantir sa survie.
MAIS ce n’est pas parce qu’elle est de catégorie too-big-to-fail qu’elle ne va pas provoquer d’énormes pertes pour les investisseurs. Il convient de distinguer le résultat binaire éventuel « faillite/non faillite », « bail-in/bail-out » d’un autre résultat, plus pragmatique et utile, à savoir : qui seront les perdants et de quelle façon perdront-ils ?
Voici comment je l’envisage :
- Les pertes sont courues d’avance. La seule question politique est : qui va les assumer ?
- En cas de bail-out, les perdants sont les contribuables.
- En cas de bail-in, les perdants sont, conjointement, les actionnaires, les détenteurs d’obligations, les contreparties aux transactions et les déposants.
Notre hypothèse (bien documentée par des documents officiels) est la suivante : les bail-in représentent la nouvelle norme. Les bail-out ne seront pas utilisés car ils sont trop impopulaires, politiquement.
Donc, notre idée de trade revient à découvrir quels sont les principaux perdants… et à parier « contre » eux.
Voici, par ordre décroissant, ceux qui ont le plus de chances d’être perdants :
- Les actionnaires. C’est le risque qu’ils ont pris. Lorsque de nouvelles actions seront émises, cela diluera les anciennes). Je prévois que les fonds propres de Deutsche Bank ne représenteront pas plus de 1 euro par action, ou bien zéro si les choses se compliquent.
- Les détenteurs d’obligations. Ils vont subir une décote. Pas de 100%, mais probablement de 20% en fonction de l’ampleur du trou présent dans le bilan au moment où la résolution commence.
- Les déposants (uniquement pour les montants dépassant les dépôts garantis. La garantie sera respectée).
- Les contreparties aux transactions. Elles devraient potentiellement être les premières perdantes, mais cela n’arrivera pas en raison des risques de contagion.
Tout cela sera savamment orchestré afin d’éviter la contagion. C’est pour cela que ce seront les actionnaires qui subiront des pertes en premier.
Donc, ceux qui détiennent des positions short sur Deutsche Bank sont dans la meilleure position en vue de réaliser des gains. C’est ainsi que nous nous sommes positionnés. Mais cette partie va se dérouler sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois, alors il est important de conserver cette position. Il y aura plusieurs dead line. J’avais fixé une première échéance au 3 octobre, mais le timing des marchés nous a devancés : le titre a commencé à chuter dès le 15 septembre avec une série d’annonces et de rumeurs sur la dernière semaine.
A venir, il y aura des élections en Allemagne. Des élections en Italie (Rappelez-vous : BMPS (Italie) est le canari dans la mine !).
Mais je maintiens qu’un bail-out ne sera pas accepté par l’Allemagne.
C’est donc ainsi que cela va fonctionner. Tout le reste n’est que rumeur politique et simagrées.
J’espère que ce message vous sera utile.
Bien à vous,
Jim
Voilà, il me semble que ce complément de la part de Jim répond à vos nombreuses questions sur le dossier que nous avons réalisé. Donc, vous l’avez compris : il n’est pas trop tard pour shorter Deutsche Bank, et nous vous expliquons ici comment faire exactement.
Bons trades
Nathalie Boneil
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