L’action Société Générale (FR0000130809) ne fait plus du tout rêver les investisseurs. Elle recul de 21,5% depuis le 1er janvier, ce qui en fait la plus mauvaise performance du CAC 40. Les résultats publiés au titre de l’exercice 2015 ne sont pourtant pas mauvais ! Le bénéfice net a augmenté de 49,3%, à 4 Mds€ et le ratio CET1 de solidité financière est de 10,9%, proche des autres établissements bancaires.
Et puis, histoire d’attirer le chaland, la banque a décidé de distribuer un dividende de 2€ par action, en hausse de 66% puisqu’il était de 1,20€ en 2014. A 33€ environ, le rendement ressort donc à 6%.
Alors pourquoi les investisseurs se détournent-ils du titre Société Générale ?
Eh bien… il suffit de regarder le ratio de rentabilité des fonds propres.
Et de ce côté, c’est la catastrophe. Le ratio ressort à 7,9% en 2015 alors que la banque visait 10% pour 2016 : elle n’y arrivera jamais. Vous vous en doutez : des taux d’intérêt quasi-nuls voire négatifs sont lourds à digérer pour les banques. La marge d’intérêt, qui est la différence entre le taux des prêts qu’elles accordent et ce que cela leur coûte, est de plus en plus faible. En gros, elles margent moins quand elles vous prêtent !
Ajoutez à cela que la Société Générale subit de plein fouet la récession russe, puisqu’elle a une grosse filiale là-bas, fortement impactée avec une perte comprise entre 50 et 100 M€. Last but not least, la banque est exposée au secteur pétrolier à hauteur de 3% ce qui n’est pas énorme, certes, mais suffisant pour inquiéter les investisseurs.
En termes de purs ratios boursiers, la banque est très peu cher, c’est vrai : elle affiche un PER inférieur à 6 sur 2016, mais les analystes de Berenberg ont pour objectif les 16€ par action, soit une division par deux du cours actuel !
Et c’est là que la Société Générale est un cas intéressant. Car les analystes voient de plus en plus la mégatendance des Fintechs émerger (je suis en train de préparer un dossier sur le sujet d’ailleurs).
Les Fintechs, c’est un peu l’Uberisation des banques ; la fin du système bancaire actuel. La prudence des investisseurs est donc légitime sur l’ensemble du secteur. A moins d’une consolidation, ne vous attendez pas à de fortes surperformances des valeurs bancaires cette année. D’ailleurs, peut-être parlerons-nous, dans quelques années, de la fin des banques dans ces lignes et ferons-nous le point sur les nouvelles stars du secteur !