Le DAX30 (Francfort) revient pratiquement à l’équilibre après avoir été victime d’un trou d’air de -2,1% jusque vers 10200 points en début de séance. Tiens, l’indice phare a testé sa moyenne mobile à 200 jours.
Voilà, nous y sommes : le gouvernement allemand et la BCE prennent le contrôle des cours de Bourse.
Le DAX rebondit vers 10370 points. Ce qui comble miraculeusement le gap de -150 points de l’ouverture. Cela n’a en réalité plus rien de technique, car c’est devenu 100% politique.
Il faut ABSOLUMENT endiguer la débâcle sur la Deutsche Bank – dont le cours est tombé brièvement sous les 10 € – pour éviter un scénario à la Lehman (le CDS se paye plus cher du DB que sur Lehman à la veille de sa faillite).
Le cours de la Deutsche bank doit être soutenu coûte que coûte, peu importe qu’il faille mobiliser des centaines de millions… et s’exposer à autant de pertes.
L’enjeu
Ce sont des centaines de milliards de créances et de dépôts des épargnants et des entreprises qui sont en jeu.
Deutsche Bank n’est pas « systémique » mais hyper-systémique : un « bank run » n’est pas – et ne sera pas – autorisé comme ce fut le cas pour les pauvres Grecs et Chypriotes.
Le cours du DAX devient un enjeu « politique ». La BCE et le gouvernement allemand doivent en prendre le contrôle… et on se fiche totalement des « lois du marché », de la notion d’efficience, parce que c’est le système qu’on espère sauver.
Mais une économie de marché sans marché, avec des cours administrés ne saurait être sauvé par une abolition délibérée – et probablement définitive dans le cas de la Deutsche Bank – du « prix marché ».
Quel que soit le mode de recapitalisation adopté ces prochains jours, cela s’appelle une « nationalisation » et c’est exactement ce que l’Allemagne a refusé aux grecs et aux italiens.
Cette différence de traitement, qui va raviver de douloureux souvenirs, pourrait sonner le glas politique de l’Europe avec zéro crédibilité pour l’Allemagne.