Après la BCE la semaine dernière, c’est sur la microéconomie américaine que se focalise l’attention du marché. Depuis quelques jours, et jusqu’à la semaine prochaine, les gros noms de la cote américaine publient leurs résultats trimestriels ainsi que leurs perspectives pour 2015. A ce stade et pour vous le dire sans détour, aucuns de ces résultats ne m’a vraiment emballé. Loin de là.
Après UPS qui avait averti le marché en fin de semaine dernière, on retiendra que ce début de semaine n’aura guère été encourageant. Ainsi, de Caterpillar à Procter & Gamble, en passant par le chimiste Dupont, le message est globalement le même : les perspectives 2015 sont assez faibles, voire décevantes, avec notamment le « risque dollar » qui est mis en avant par de nombreux acteurs.
Les technos commencent à inquiéter
Même son de cloche chez les « technos », avec notamment Microsoft qui a vu son titre plonger mardi, ce qui traduit bien la déception des investisseurs. De même, les configurations graphiques d’un bon nombre d’acteurs technos me semblent désormais dégradées ou à risque. Regardez par exemple Microsoft qui, après son plongeon, sort par le bas d’un canal ascendant en place depuis plusieurs mois.
Par effet de ricochet, nous avons également la configuration d’Intel qui s’est nettement dégradée mardi avec la sortie par le bas, en gap, d’une ancienne phase de consolidation en triangle
Je vous invite donc à surveiller le Nasdaq. Pour le composite, on parle d’un support autour des 4550 points. Pour le Nasdaq 100, visible ci-dessous, la zone-clef est sur les 4090 points (cf. cercles rosés).
Si on casse ces niveaux, les choses risquent de se compliquer pour les marchés US dans les semaines à venir. En parallèle, on pourra surveiller la zone des 20/21% sur le VIX. Comme vous le voyez sur le graphique ci-dessous, il s’agit du point de contact avec une oblique descendante qui coiffe l’indice de la peur depuis octobre.
Et, comme le graphique ci-dessus le montre, nous avons trois beaux points de contact (et qui plus est « propres », techniquement parlant), visibles en cercles rosés. Or, si on doit revenir en zone haute, il faudra être prudent. Car après plusieurs échecs, par le jeu traditionnel des stops on risque d’avoir un effet d’emballement en cas de franchissement de cette résistance descendante.
Auquel cas, cela viendrait d’ailleurs corroborer le constat posé hier matin même par mon collègue Gilles sur la situation du Dow Jones.
Quelques heures après l’écriture de ces lignes (mercredi), on devrait connaître un répit après la parution des comptes d’Apple ou de Boeing, qu’on s’attend à saluer. Mais quid de la suite ? Surtout qu’elle concernera encore de gros acteurs technologiques. Ainsi, outre Facebook (publication des résultats ce mercredi soir après clôture, je ne connais pas encore leur teneur à l’heure où je termine ce billet), on aura ce jeudi soir en after hour, des noms comme Google ou Amazon qui publieront leurs comptes. Or, regardez la configuration d’Amazon par exemple : un large triangle descendant, en place depuis plusieurs semaines, avec un sens d’entrée en figure à la baisse.
Y aurait-il, là aussi, un risque de déception en perspective ? Comme pour Microsoft en bas de canal, prenez ici garde au bas de triangle…
Plus largement, et en guise de synthèse, étant donné le rôle souvent leader du secteur technologique US, je me demande si nous ne voyons pas là les prémisses d’une dégradation à plus long terme.
Certes, c’est peut-être un peu prématuré pour l’affirmer (il nous faudra notamment suivre la publication du PIB vendredi prochain). Cependant, gardons en tête que, après les récentes années de surperformances des indices US (Nasdaq en tête) et les annonces de la BCE jeudi dernier, la politique accommodante se fait désormais en Europe : la donne a peut-être changé.
Les fonds ont légitimement commencé à changer leur fusil d’épaule en sortant des États-Unis (qui sous-performent depuis le début de l’année) pour se replacer en Europe (qui, comme l’atteste l’accélération de la semaine dernière, surperforment nettement leurs pairs US depuis le 1er janvier).
S’agirait-il là d’un long Europe/Short Etats-Unis voué à durer dans les semaines à venir ?