Tous les jours, et dès 16h00 au 0899 88 20 36* Philippe Béchade analyse pour vous les marchés, les rumeurs qui animent les salles de trading, et vous propose SA stratégie pour profiter ou contrer les mouvements boursiers.
La stagnation de l’économie américaine, la machine à créer des emplois qui s’enraye, les dividendes qui s’amenuisent, c’est du win-win pour Wall Street.
◊ Win n°1 : tu perds je gagne
Voici que s’impose au fil des semaines une nouvelle pensée unique d’une bêtise qui n’a d’équivalent que la mauvaise foi de ceux qui en assurent la promotion. La lente dégradation conjoncturelle qui se perpétue depuis l’automne 2011 serait fructueuse pour les détenteurs d’actions car Wall Street peut ainsi miser de plus en plus agressivement sur le scénario d’un QE3, lequel ne devrait pas se faire attendre au-delà de la mi-septembre. Les stratèges sont persuadés que la Fed a déjà ciblé le début de l’automne pour soutenir les marchés, à deux mois des présidentielles.
Ils oublient pourtant que la Fed a pour tradition d’adopter une attitude de neutralité avant des rendez-vous électoraux majeurs – l’année 2008 a constitué une exception pour des raisons que nous n’avons pas besoin de détailler. Doper artificiellement Wall Street et par extension « l’effet de richesse » pourrait en effet être perçu comme un coup de pouce décisif en faveur de Barack Obama. Or, Wall Street vote majoritairement en faveur de Mitt Romney, un vrai businessman qui comprend le monde de la finance et qui sait ce qui est bon pour lui : quel intérêt pour Wall Street de grimper en même temps que la cote de son rival ?
◊ Win n°2 : tu gagnes, je gagne
Mais revenons-en au win-win : c’est gagnant pour Wall Street si les chiffres économiques sont pourris et ce serait aussi gagnant s’ils s’amélioreraient.
Cela saute aux yeux. Nous voyons déjà se profiler le retour d’une croissance à 10% en Chine d’ici à 2013 – c’est surement pourquoi la Bourse de Hong-Kong vient de plonger de -4% en quatre séances – et une sortie de récession pour l’Espagne qui vient de porter le taux de TVA de 18 à 23% et d’annoncer un programme de 65 milliards d’euros d’économie d’ici à 2014…
◊ De quel potentiel de hausse les indices US disposeraient-ils ?
Intéressons-nous donc à cette seconde hypothèse d’une amélioration spontanée des performances de l’économie. A cette embellie surgissant de nulle part, sinon de ce réservoir inépuisable d’optimisme qui caractérise un peuple américain…
Le S&P 500 affiche +7% depuis le début de l’année et il se dégage un consensus autour des +15% (un grand classique) ; le Nasdaq Composite affiche +11% et le Nasdaq 100 +13%. En début de semaine le gain de ce dernier indice dépassait justement les +16%. Devant tant de vaillance face à un environnement hostile, nous avons pu lire dans des « analyses » distillées par les permabulls sur CNBC ou Marketwatch qu’avec un coup de pouce de la Fed, il pourrait engranger +25% et atteindre la barre symbolique des 3 000 points d’ici la fin de l’année.
Comme nous ne croyons guère au scénario d’une croissance ressuscitée d’entre les morts, nous devons parier sur un newsflow négatif au cours des prochaines semaines – toujours dans l’espoir d’un geste salvateur de la Fed… et Oh ! Comble de bonheur : l’actualité du moment vient opportunément à notre secours.
Fait rarissime depuis le printemps 2009 : 10 entreprises sur 13 au sein du Nasdaq Composite ont publié cette semaine des trimestriels et des prévisions inférieurs aux attentes – quand il ne s’agit pas de profit warnings en bonne et due forme comme pour AMD, SEAGATE, HTC, APPLIED MATERIALS ou encore SUPERVALU qui suspend le paiement du dividende. Pourvu que cette avalanche de mauvaises nouvelles continue tout l’été ! Le Nasdaq devrait bien réussir à prendre encore 10% d’ici le prochain QE de la Fed.
_____________________Pour vous aider dans vos trades______________________
Vous avez entendu parler de la chute d’IPSEN dernièrement.
Quel impact cela aura-t-il sur les biotechs ? Comment trier le bon grain de l’ivraie ? Comment sélectionner les meilleures biotechs de la cote et les intégrer à votre PEA ? Les réponses sont ici.
Comme dirait Michel Audiard : « Quand les bornes de la bêtise [de la mauvaise foi, de la malhonnêteté, etc.] sont franchies, il n’y a plus de limite ! »
Nous avons déjà parcouru pas mal de kilomètres sur la route de l’absurdité boursière depuis le début de l’année. Tout va moins bien à tous les points de vue, mais le Nasdaq 100 se paye 15% plus cher qu’au 30 décembre 2011. Les opérateurs se sont tellement habitués à jouer l’aléa moral (s’agissant des banques) et le « put Fed » (s’agissant de la conjoncture) qu’ils pensent l’âge d’or de la Bourse enfin arrivé avec le ralentissement de la croissance à l’échelle mondiale et la réduction simultanée des dividendes des entreprises cotées aux Etats-Unis. Il ne manque plus qu’une poursuite de la sécheresse (qui fait flamber le prix des céréales) et de nouvelles émeutes de la faim dans les pays en voie de développement et le bonheur de Wall Street sera complet !
◊ Le Nasdaq 100, le permabull à toute épreuve
En ce qui concerne le Nasdaq 100, nous avons beau savoir qu’un tiers des 15% de hausse annuelle revient au seul titre APPLE, il n’en demeure pas moins que la performance globale avoisine encore +10%. L’indice est peut-être biaisé à la hausse par des vedettes comme APPLE, SEARS, US SURGICAL, SEAGATE TRIPADVISORS mais il est surtout et systématiquement le dernier indice à entamer une consolidation depuis 5 ans.
Il surperforme également la moyenne des grands indices US (comme le Dow Jones) de 30% sur cette période, c’est-à-dire depuis le zénith d’octobre 2007 qui a marqué le début de la grande correction moyen terme pour beaucoup d’indices occidentaux… Le Composite, de son côté, plus large, voit son avance un peu freinée par FACEBOOK et GROUPON (ce dernier atteignant à la veille du week-end un nouveau plancher historique).
Si vous êtes un permabull, le Nasdaq 100 est l’indice qu’il vous faut ; si vous êtes un permabear, allez travailler sur le Nikkei (qui perd -50% depuis l’été 2007).
Mais même en étant un optimiste forcené, il est difficile de se montrer parfaitement serein en analysant le graphique du Nasdaq 100. Certes, il n’a validé aucun signal baissier pour l’instant mais il vient de plafonner début juillet sous la MM100 qui gravite vers 2 650 points.
Attention : la configuration s’apparente comme un copier/coller aux trois phases de culmination majeure d’octobre-décembre 2007 puis juin-août 2008 et avril-juin 2010. Une première alerte sérieuse à la baisse serait validée sous 2 520 points et une correction s’enclencherait presque à coup sûr en dessous des 2 460 points (support oblique moyen terme). Dans ce cas, le Nasdaq 100 devrait combler toute une série de gaps haussiers avant de refermer celui des 2 182 points du 25 novembre 2011…
*1,35 euro par appel + 0,34 euro / minute.
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Depuis la Suisse : composez le 0901 801 889, chaque appel vous sera facturé 2 CHF / minute.
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[…] sur la question. Une des grandes théories est que, de toute façon, le marché sera gagnant – comme Philippe Béchade vous l’avait expliqué la semaine passée : pile l’économie repart, le marché est content ; face, c’est la cata, la Fed […]
[…] sur la question. Une des grandes théories est que, de toute façon, le marché sera gagnant – comme Philippe Béchade vous l’avait expliqué la semaine passée dans le Billet du Trader : pile l’économie repart, le marché est content ; face, c’est la cata, la Fed […]
[…] sur la question. Une des grandes théories est que, de toute façon, le marché sera gagnant – comme Philippe Béchade vous l’avait expliqué la semaine passée : pile l’économie repart, le marché est content ; face, c’est la cata, la Fed […]
[…] même des “mauvaises nouvelles qui en deviennent des bonnes” dont je vous ai parlé la dernière fois, l’analyse de tout ce qui est invisible aux yeux des […]
[…] l’Europe et les Etats-Unis cumulent de problèmes structurels, plus les cours grimpent. Saoulé de dettes, presque ivre morte, l’Amérique retrouve son euphorie des grandes années […]
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