Les américains ne consomment pas dans les centres commerciaux (chute inattendue des ventes de détail de -0,6% en février, après -0,8% en janvier et -1,1% en décembre) mais ils roulent.
Avec une baisse de 40% du prix des carburants depuis l’été 2014, ils roulent comme on ne l’a jamais observé depuis l’été 2007 : les automobilistes et conducteurs de poids lourds américains ont parcouru des distances record en décembre, à hauteur de 251,4 milliards de miles (405 milliards de km) selon des chiffres publiés jeudi par l’agence FHA (Federal Highway Administration).
Il s’agit du 10ème mois consécutif de hausse du trafic routier et c’est le chiffre mensuel le plus élevé depuis 2001… mais le pic de distance a été établi cette fois-ci en plein hiver au lieu de l’être en plein été, comme il y a 14 ans.
Sur l’ensemble de 2014, toutes les catégorie de conducteurs confondues ont parcouru plus de 3.000 milliards de miles (3.020 pour être précis), soit le deuxième score historique le plus élevé (après 2001) jamais compilé depuis le début du calcul de cette statistique en… 1936.
Les américains achètent énormément de voitures -et surtout des SUV (des 4 X 4 et autres cross over)- depuis novembre dernier, avec une prédilection pour les grosses cylindrées (3 litres et plus) : la consommation de carburant moyenne aux 100 kilomètres est remontée au niveau du pic de 1989, quand polluer (émettre beaucoup trop de particules de CO²) ne constituait même pas un sujet de conversation.
Autrement dit, l’Amérique rentre dans un « nouvel âge d’or de la bagnole » où il faut faire un « gros vroum », en mettre plein la vue à son voisin de rue ou de parking.
Ce que les ménages américains ne consomment pas depuis 3 mois, ils le mettent dans leur réservoir, comme le démontre le record historique de consommation d’essence du mois de décembre 2014 : 9,3 millions de barils par jour, en hausse de 4,4% par rapport à décembre 2013 (tous carburants confondus, la hausse atteint +5%).